Pour ceux qui n'auraient pas suivi...

En tant qu'apprentie prof de fle (Français Langue Etrangère, pour les nouveaux venus), je vis au fil d'expériences et autres stages à l'étranger. Après quelques temps passés en Amérique du sud (Chili et Bolivie, voir http://prisciinsantiago.blogspot.com/ et http://priscienbolivie.blogspot.com/), je pars vers une nouvelle aventure et ce, pour quatre mois... en Tanzanie. Et oui, c'est comme le Port Salut, c'est écrit au-dessus, cf. adresse du blog.

mercredi 22 septembre 2010

Zanzibar Jour 2 Mnemba, Matemwe et dala-dala

Un des moments, personnellement, qui me fait dire, penser, croire, me sentir en vacances c'est quand on peut sortir dès le matin en tongs et faire glisser le sable entre ses orteils alors que vous êtes en train de prendre votre petit déjeuner... C'est pas la belle vie, ça ? Et bah, moi je dis que si !


Il est certes 8h du matin quand nous dégustons notre petit déj au même resto que la veille mais d'avoir en vision panoramique la plage, les vagues et les dhows qui passent, peu importe bien qu'il soit 8h du mat' ! Ah oui, les dhows, ce sont les bateaux à voile des pêcheurs, ça rappelle un peu les boutres en Asie. 8h30 et nous voilà en train de balancer nos sacs à dos dans le bateau car voilà, nous ne ferons pas comme tout le monde. Comprenez que le tour classique consiste à vous embarquer sur un de ces bateaux en bois avec toit pour vous mener jusqu'à Mnemba où vous pourrez aller saluer les poissons tropicaux équipés des p-m-t (palmes, masque et tuba) récupérés au passage dans un bungalow près des gros hôtels de luxe. Jusque là, tout va bien, nous jouons le rôle banal de touristes sauf que nous voulons poursuivre notre périple et bien que ce soit les vacances, le temps nous est compté. Nous avons donc demandé à notre rabatteur s'il était possible non pas de retourner à Nungwi dans l'après-midi avec les autres mais de filer avec un autre bateau de pêcheurs vers Matemwe où le guide nous promet une belle plage et un village typique...

Voici une embarcation semblable à la nôtre
Contraste : sur la plage, les femmes du coin en réunion et en arrière-plan, une riche touriste fait bronzette.
Apparemment, pas de souci, Djidji nous assure que c'est possible et que donc, après le barbecue de poissons prévu sur la plage, un bateau nous amènera à bon port. C'était sans compter sur le bagou du rabatteur qui est prêt à tout pour mettre des touriste dans son bateau... Car, Djidji n'embarque pas avec nous, il nous confie à d'autres copains sans qu'on se soit remis d'accord sur notre arrangement de la veille. Grosse boulette : toujours récapituler avec tout le monde car à force de travailler avec des copains de copains, les intermédiaires en perdent leur latin et chacun a eu droit à une version différente. Pour nous, le gars du bateau nous dit que non, non, ce n'est pas possible de prendre un bateau de la plage, il faut le prendre depuis Mnemba : cela veut dire pas de déjeuner, pas de barbecue alors qu'on a payé pour... Et le prix de la course avec l'autre pêcheur n'est pas le même que celui promis par DjiDji : 15 000 shillings au lieu de 10 000 (7,5 euros au lieu de 5 : vous me direz, ce n'est pas grand chose mais accumulés les malentendus nous coûtent assurément).

Un de nos matelots
Nungwi est connu pour ses chantiers navals de boutres.
Un autre de nos membres d'équipage.
Néanmoins, nous ne perdons pas de vue le but de notre expédition : le grand bleu ou plutôt le grand cristallin car nous enfilons tout de même l'équipement et partons décompresser le temps d'aller saluer les poissons tropicaux, multicolores de l'Océan indien. Quel pied ! Souvenir du baptême de plongée réalisé au début de l'année dans les eaux antillaises de la réserve Cousteau en Gwadeloupe... Hélas, ici, pas d'appareil photo pour immortaliser ces doux moments de tranquillité et le spectacle des poissons. Paix et calme sont au rendez-vous et vous pouvez admirer à loisir le show... tant qu'un autre touriste n'essaie pas de faire son malin et de toucher les bêtes, celles-ci restent assez proches de vous !

Une fois la féérie aquatique terminée, il faut bien avouer notre défaite en matière de négociations... Le capitaine de notre bateau nous encourage fortement à monter dans l'autre bateau sans quoi l'escale à Matemwe ne sera pas possible. On est un peu verts de s'être fait rouler mais nous coopérons tout de même et faisons passer nos sacs d'un bateau à l'autre. Sur ce bateau plus petit où l'on ne peut pas se prélasser sur le toit (difficile sur une bâche orange, non ?), nous faisons la connaissance d'un charmant couple sud-africain en lune de miel (comme c'est bizarre). Notre embarcation plus fragile se fraie un chemin dans le canal et passe la barrière de corail avec succès. Le courant n'aidant pas les infortunés sans moteur, nous remorquons même un camarade pêcheur sur son bateau.

Poisson dont on sera privé...
Retour de pêche
Pêcheur et son embarcation, du même genre que celui qu'on remorquera
Nous posons pied sur la plage de Matemwe et là, j'avoue, c'est quelque peu le choc et le sentiment d'insécurité qui l'emportent... alors qu'il n'y pas de raison. Mais quand vous vous faites avoir depuis el début; vous commencez à être sur vos gardes et là, sur la plage y'a nous avec nos gros sacs et sur notre front, une grosse étiquette avec d'écrit "touriste" face à un groupe de gens du coin qui vous regardent débarquer. Les enfants accourent vers vous et tendent la main, histoire de vous demander de l'argent donc bon... que faire ? Option 1 de la mal-assurée : prendre le dala-dala qui passe juste et rentrer sur Stone Town ? ou option 2 de l'aventurier (Tristan) : on fait quelques pas dans le village et sur la plage (qui vaut bien le détour tellement qu'elle est belle) et on se pose déjeuner au bord de l'eau...

La plage paradisiaque de Matemwe
Deux heures plus tard ou comment commander un poisson et attendre que le cuistot reçoive la marchandise de son pote pêcheur qui est parti le pêcher le poisson ! On comprend mieux l'inscription "order in advance". Enfin, ça reste les vacances et après notre repas, nous passons derrière le décor de bungalows pour accéder aux ruelles du village et à ses habitations sans portes ni fenêtres. Là, des poules, des enfants et un parking où nous nous plaçons stratégiquement dans l'attente du prochan dala-dala. Les enfants nous repèrent, nous saleunt de loin de la main ou nous adressent un "Djambo", le bonjour en swahili. Quelques-uns plus aguerris ou bien plutôt habitués aux visages étrangers et pâles dans le coin s'approchent et tentent de nous mettre dans les bras les plus jeunes. Tous les stratagèmes sont bons : nous tourner autour, sortir des coquillages de sa poche, tenter quelques mots en anglais, compter ou simplement tendre la main mais que faire ? Ce n'est pas leur rendre service que de leur donner une pièce ou les crayons qu'ils réclament. Nous leur disons donc "hapana" (non en swahili) et tentons de communiquer et d'échanger sans qu'il y ait échanges d'argent. Nous leur montrons donc nos quelques prouesses linguistiques en langue locale : c'est-à-dire qu'on a appris la veille à compter jusqu'à 10, pas mal hein déjà ?

Un dala-dala passe en sens inverse, tout n'est donc qu'une affaire de minutes avant qu'il ne repasse dans notre sens direction Stone Town. Sachant qu'on en a marre (un peu quand même il faut le dire) de se faire prendre pour des touristes plein d'argent et donc premiers pigeons, nous nous sommes renseigné sur le prix à payer pour ce voyage en dala-dala et donc quand notre carrosse arrive et qu'il faut s'accorder sur un prix. La négociation est brève : c'est 4 000 pour les deux et avec les sacs et pis c'est tout ! Allez, roule, balance-moi les sacs sur le toit et engouffre-toi dans la charriotte, pas de temps à perdre : "twende" (on est parti).

Ceci est un dala-dala.
Arrière d'un dala-dala
Cependant que nous délaissons les enfants du village sur le terrain, voici nos nouveaux compagnons de route. Des mamans les cheveux couverts par des kanghas colorés, les jeunes enfants qui tendent encore les mains mais aussi, des regards, quelques sourires et ça, ça fait du bien. On avance sur la piste, ça balotte un peu, le chauffeur pile tandis que son associé à l'arrière avec nous, encaisse l'argent, place les marchandises sur le toit et frappe la carlingue du plat de la main quand on peut repartir. Autant vous dire qu'on kiffe... être avec les locaux, pas comprendre ce qu'ils racontent, voir les villages défiler le long de la route, s'arrêter encore pour prendre du monde alors qu'on est déjà serrés comme des sardines et qu'on sait même pas comment qu'on va faire pour la faire rentrer... Alala, c'est ça l'Afrique, faire beaucoup avec peu, y'a toujours une solution : la personne s'accroupit entre les deux bancs, près d'un panier où oh! surprise se trouve une poule acheté au marché, on prend les enfants sur les genoux ou encore on se presse une fesse par-ci une fesse par-là, on grimpe sur la marche à l'arrière du camion, bref, on s'en sort toujours ! Et même nous; on se met à jouer le jeu quand une mamie monte et tente de trouver une place et puis, qu'on voit bien que c'est pas possible et bien on y met du nôtre et je squatte les genoux de Tristan. Ca fait bien marrer nos compagnons, comme s'ils ne s'y attendaient pas : déjà trouver deux minots dans le dala-dala mais en plus, qu'ils partagent les joies du banc de sardines, toute une histoire ! Enfin, ça nous vaut quelques sourires et c'est toujours ça d'agréable ! Y'a communication dans le non-verbal, tout un chapitre à exploiter pour la prof de fle que je suis !

Le trajet se termine, nous descendons à la gare routière de Stone Town sur Creek Road et nous errons à la recherche d'un gîte pour le soir. Evidemment, nous sommes bien vite rejoints par un ou deux gars du coin qui sont ravis de vouloir nous indiquer le chemin vers l'adresse que nous cherchons. Il faut avouer que se repérer dans les petites ruelles étriquées de Stone Town n'est pas chose aisée donc bon, on se laisse guider même si au final, on n'a pas trop le choix (ils sont du genre coriaces). Nous faisons chou blanc à la première adresse : c'est complet. Par conséquent, nos "guides" du moment nous font arpenter les rues à la recherche d'autres adresses toujours moins chères. Nous bénéficions d'un tour gratuit dans les rues qui se trouvent derrière le marché, l'agitation est grandissante, ça grouille et les étals notamment de ces chapeaux ronds brodés pour les hommes m'intriguent. Nous échouons au Pearl Guest House qui à défaut d'être une perle de luxe nous propose un toit avec douche et balcon pour la modique somme de 10 US$ chacun, sans le petit déjeuner. Je fais ainsi connaissance avec un gros cafard dans l'évier avant de prendre une petite douche froide : cela va sans dire pour le prix (il fait 25 degrés donc rassurez-vous, cela reste agréable).

Ruelle de Stone Town
Nous nous échappons en soirée pour profiter de nous perdre dans les petites rues by night. Nous parvenons à retrouver les jardins de Forodhani tel le premier soir. Cette fois, on ne nous y reprendra pas, nous prenons la direction d'un stand où l'on vous fait des "pizzas" (boeuf, poulet, légume ou banane et chocolat, miam) et donc le prix est écrit noir sur blanc sur le petit panneau. Pas de mauvaise surprise donc. Ajoutez à cela l'enchantement d'un jus de canne à sucre frais, pressé sous vos yeux, le dîner est presque parfait. Remis de nos émotions du jour, nous apercevons au détour d'un étal notre camarade japonais qui lui, a bien fait le tour organisé jusqu'au bout mais qui est rentré à Stone Town en taxi... ça a dû lui coûter un bras et il a manqué les poules dans les paniers !

Les "pizzas" zanzibarites : au fond, ma banane-chocolat et devant, celle de Tristan.
Cannes à sucre et sa presse
Dans la "pizza", on a droit a du fromage "nouvelle vache".
Notre repas touche à sa fin quand deux jeunes tanzaniens nous aborde, chacun de notre côté et entame la discute. Il nous enseigne quelques mots de swahili : d'où tu viens ? comment tu t'appelles ? etc. Hélas, malgré ma bonne volonté, j'ai des difficultés à retenir sans écrire donc je ne vous écris pas encore la version en swahili mais c'est pour bientôt, je potasse. Au fil de la conversation, mon interlocuteur me raconte qu'il a 15 ans et qu'il est à l'école, qu'il apprend les langues et qu'il s'entraîne ainsi avec les touristes qui passent. Nous dérivons donc... en espagnol. Je lui donne quelques "cours" et lui, de sortir sa petite fiche memento sur laquelle il note ses nouveaux apprentissages. Incroyable ! à côté, Tristan est plus assidu que moi et en apprendra bien plus... le "jina langu" d'ailleurs qu'il est tout fier de ressortir les jours suivants. ("je m'appelle"). Nous quittons nos rencontres du soir en évoquant la possibilité de se recroiser au même endroit, même heure le lendemain...

1 commentaire:

  1. Transcription Facebook a dit…

    A Muriel, Marcos y Amaury les gusta esto..
    22 février 2011 18:52

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