Pour ceux qui n'auraient pas suivi...

En tant qu'apprentie prof de fle (Français Langue Etrangère, pour les nouveaux venus), je vis au fil d'expériences et autres stages à l'étranger. Après quelques temps passés en Amérique du sud (Chili et Bolivie, voir http://prisciinsantiago.blogspot.com/ et http://priscienbolivie.blogspot.com/), je pars vers une nouvelle aventure et ce, pour quatre mois... en Tanzanie. Et oui, c'est comme le Port Salut, c'est écrit au-dessus, cf. adresse du blog.

jeudi 28 octobre 2010

Ascension du Mont Meru J2


Vue sur le premier refuge avec le Meru derrière
Après une bonne nuit de sommeil bien méritée, un solide petit déj, même Tristan est de la partie : il descend des litres d'eau comme c'est pas permis mais il a l'air de dire que ça va le faire. Nous avions convenu la veille d'un départ vers 8h - 8h30 avec Dominik, notre ranger : c'est chose faite. Le sac en place sur le dos, nous pouvons prendre le chemin du second refuge, 1 000m plus haut.


Début de la rando...
Le groupe en file indienne
En file indienne, nous entamons donc notre deuxième partie de l'ascension et là, nous montons, montons au fil des marches en bois et il n'y en a pas qu'une dizaine mais bien des centaines... Et vous montez, montez sans bien savoir quand la fin viendra. Notre petite famille de blondinets nous emboîte le pas et les frêles mais solides petits mollets vont même nous dépasser. Faut dire notre équipe n'est pas très équilibrée...

Souvenez-vous : il y a David et Chris qui filent droit devant et semblent avaler les marches telle une banale promenade de santé, moi, la seule fille du groupe et mon acolyte qui fait nettement moins bonne figure qu'au départ. Il faut bien avouer que ce n'est pas normal d'avaler, d'engloutir tous ces litres d'eau, il a un souci. La noix de coco a bien pourri son estomac, Tristan souffre donc à l'arrière et n'en galère pas moins. Dominik enjoint donc nos deux camarades à se joindre à un groupe plus avancé et en meilleure forme tandis que nous avançons à notre rythme avec des pauses très régulières. Mine de rien, nous avançons tout de même bien que les porteurs et autres cuisiniers nous dépassent régulièrement. Ils sont impressionnants avec leur paquetage, ils avancent comme si de rien n’était... Une belle leçon à prendre.

Un des porteurs
La chaleur du jour ne se fait pas encore trop sentir et nous apprécions grandement un coin ombragé. Nous entrons en ce deuxième jour dans la partie de forêt humide du Meru. Ici, plus de girafes mais on pourrait encore croiser des buffalos. Au lieu de ça, on voit effectivement quelques-unes de leurs traces (non pas de leurs pattes mais de leurs excréments) et nous découvrons une nature plus verdoyante avec quelques fleurs de couleurs. De Miriakamba, notre point de départ du matin, le sentier grimpe donc fortement jusqu’à Mgongo Wa Tembo (la crête de l’éléphant). Du sommet de Mgongo Wa Tembo, la vue plonge dans le cratère et découvre les principales falaises en-dessous du sommet.

Tapis de nuages
Panorama
Autre vue
à mi-parcours, pause bien méritée au point des éléphants

Yeah !!!

Nous grimpons donc à notre rythme et finissons par atteindre vers 13h le refuge, Saddle Hut à 3570m. La randonnée prend normalement 4h environ, on a juste pris un peu plus notre temps... Tristan n'est pas en grande forme, c'est le moins qu'on puisse dire et file donc s'allonger. Hélas, la journée pourrait s'arrêter là et il pourrait profiter de l'après-midi pour se remettre d'aplomb pour la dernière partie du lendemain mais... Il est possible pour ceux qui le souhaitent de faire l'ascension du petit Meru à 3 820m, cette balade d'une heure trente (aller-retour) est bien entendu facultative... Et pour ceux qui sont malades, il eût été plus raisonnable de renoncer mais voilà, l'orgueil masculin est le plus fort... David et Chris étant arrivés depuis plus longtemps que nous, il est 14h quand ils veulent effectuer la balade, comme Dominik ne monte pas avec nous, j'envisage de me joindre à eux et de laisser Tristan faire dodo... Voilà ti pas que je viens le prévenir, qu'il saute dans ses baskets pour venir... l'inconscient, je pense.

Après 40 minutes de grimpette, nous atteignons donc le Little Meru d’où on a un panorama époustouflant avec le sommet du Mont Meru, le cratère en fer à cheval, le sommet de l’Ash cone et les parois à pic de l’intérieur du cratère. L’ash Cone n’est accessible qu’aux missions scientifiques, on comprendra, étant donné son caractère instable. Enfin, nous redescendons car la température commence à baisser en ce milieu d’après-midi. Une bonne tasse de chocolat chaud, des gâteaux puis le dîner nous regaillardirons pour entamer la dernière partie, et pas la plus facile. En effet, notre guide nous prévient de bien nous habiller chaudement car certes, nous n’aurons pas nos sacs sur le dos car on les laisse au refuge donc la marche sera plus aisée sur ce point, mais sur ce point seul. A côté de ça, nous devrons nous lever à une heure du matin afin d’essayer d’assister au lever du soleil sur le Kili… donc il est temps d’aller se piotter !
Le cône de cendres -Ash cone
Crête et chemin que nous emprunterons le lendemain pour atteindre le sommet, caché dans les nuages.
Tout ceci vu depuis le sommet du petit Meru

mardi 26 octobre 2010

Ascension du Mont Meru J1

 Et oui, comme promis, je trouve quelques minutes pour vous raconter la deuxième grosse aventure de notre périple tanzanien : l'ascension du Mont Meru. D'abord, quelques infos sur "la bête".

Selon Wiki, le Mont Meru est un stratovolcan actif situé à 70 km à l'ouest du Kilimanjaro, en Tanzanie, bien sûr. Avec ses 4,566 mètres, il est visible depuis le Kili et inversement, les jours où le temps est clair et dégagé... Suspense, l'a-t-on vu ???? Il est le dixième plus haut sommet d'Afrique. Il a perdu une grande partie de son massif  il y a 8 000 ans environ à la suite d'une explosion sur le flan est. Le Mont Meru a connu une autre éruption mineure en 1910. Plusieurs petits cônes et cratères visibles marquent les nombreux épisodes de l'activité volcanique du Meru. 

Le Mont Meru constitue la pièce topographique centrale du parc national d'Arusha. Ses versants fertiles présentent différents types de paysages tels la savane mais on y traverse également une forêt tropicale où la vie sauvage est grande. On trouve près de 400 espèces d'oiseaux mais aussi des singes et des léopards. 

Au sommet, flotte (enfin, pas trop puisqu'il est en métal) le drapeau de la Tanzanie et une plaque avec l'inscription "Socialist Peak 4562.13M", la petite histoire de ce nom un peu plus loin...
Donc, maintenant que vous avez une idée de la bête, notre "balade"...

Nous sommes partis de bonne heure ce vendredi matin, jour férié en raison de la fin du Ramadan, avons pris le daladala, les minibus, transport local d'ici mais rien à voir avec ceux de Zanzibar. Ici, les carlingues en bois ont laissé la place à de "vrais" minibus importés du Japon, les mêmes déjà vus et empruntés en... Bolivie ! Malgré les sièges et les strapontins, le principe reste le même : un chauffeur et un copain à lui à l'arrière pour faire monter les gens et encaisser la monnaie et toujours, faire monter le plus de monde possible donc on s'entasse, ça, ça ne chage toujours pas... Nous sommes à l'arrière et nos sacs sous bonne garde devant, à côté du chauffeur. Nous descendons à Clock Tower et nous rendons à l'agence de Bobby, un peu en avance, il faut le dire. Nous squattons donc un bout de trottoir en attendant l'heure H. Quelques gâteaux et quelques mots échangés avec le gradin de la banque devant laquelle nous nous trouvons et il est 8h30, "twende!" (allons-y).

Dans le 4*4 qui nous conduira à l'entrée du parc, nous faisons connaissance avec notre équipe : notre chauffeur (la classe), notre cuisinier (qui a oublié les lunch boxes, comprenez les pique-nique et qu'il faut donc attendre) et nous voilà partis ! Nous roulons sur la Nairobi road, les routes sont toujours des endroits "magiques" en ce que la vie y est toujours débordante, il y a du monde partout, ça grouille à fond. Un stop à la station essence nous permet d'embarquer un autre membre de notre équipée : un porteur, très important ! Dans la voiture, durant le trajet, mon acolyte, l'estomac toujours en vrac, ne fait que roupiller... On a inversé les rôles pour une fois mais l'inquiétude grandit quant à savoir s'il sera effectivement capable de grimper... à voir !

Nous entrons après une heure de route dans le parc national d'Arusha, nous nous acquittons des droits d'entrée payables uniquement par carte bancaire... c'était bien la peine de se donner tout ce mal la veille à retirer et changer de l'argent ! Nous sommes néanmoins récompensés car à peine entrés, nous pouvons dégainer les appareils-photos car nous apercevons nos premiers zèbres, quelques girafes et des babouins. Rien de tel pour réveiller Tristan ! Quelques secousses plus tard, nous descendons de voiture pour le Momela gate et constituer notre équipe : se joindront donc à notre groupe sous la commande du ranger armé Dominik, David, jeune étudiant américain en médecine et volontaire dans la région ainsi que Chris, compatriote européen belge - nous rencontrons également sa femme qui ne fera pas partie de l'aventure, elle ne se sent pas assez bien pour le faire et la raison l'emporte, elle préfère renoncer. Derniers détails avant de nous lancer : le gars de l'agence me demande si je prends mon sac, ce à quoi je réponds oui et donc, nous ne partirons qu'avec 3 porteurs au lieu des 4 estimés au départ par l'agence. En route, mauvaise troupe, il est 11h du matin quand nous nous mettons en marche.


(désolée mais pour ces premiers clichés animaliers, j'ai effectivement pris des photos mais... avec l'appareil de Tristan et j'ai donc oublié de les récupérer mais dès que c'est fait, je mets à jour le billet et j'illustre.)

10 km à faire, 1 000m de dénivelé, nous empruntons une piste qui traverse la forêt en direction du cratère puis, elle grimpe brusquement jusqu’à Miriakamba Hut (notre refuge pour la première nuit, à 2514m). En partant donc du Momela gate, nous traversons la rivière Ngare Nanyuki et nous suivons la piste qui s’enfonce dans la forêt. Elle serpente en montant pour rejoindre la Fig Arch Tree (l’arche du figuier) à environ une heure de l’entrée. Il s’agit là d’un figuier étrangleur de plus de 200 ans qui a poussé autour de deux arbres, aujourd’hui disparus, et il forme une arche assez grande pour laisser passer une voiture. Tandis que nous parvenions à ce premier point de repère, le long du chemin, nous avons pu apercevoir nos premiers colobus noirs aussi appelés guereza. Il existe 7 espèces de colobus en Tanzanie et nous en voici donc à 2 (les premiers, les rouges étaient une espèce endémique de Zanzibar) ! Celui-ci pèse entre 10 et 23 kg et mesure entre 1,15 et 1,65m. Il attire l’attention par son pelage noir festonné de blanc. comme tous les colobes, il possède une main en forme de crochet, sans pouce, qui lui permet de se balancer entre les arbres avec une grande aisance et on vous le confirme, c’est très très impressionnant !!

La piste continue ensuite à grimper et atteint la clairière Itikoni sur la gauche. D’une petite colline, on voit souvent des buffles qui pâturent et nous, on en a même vu un dans les buissons, ce qui nous a valu un petit sursaut et la mise en joue de la carabine du ranger ! Une heure après avoir passé l’arche, il faut bien dire qu’il y a eu quelques passages bien raides et qu’on ne voyait pas bien quand la piste redevenait plate… au grand dam de Tristan, lanterne rouge, toujours malade, on finit par se poser près des chutes Maio pour pique-niquer. Nous ouvrons enfin nos précieuses lunch boxes où en vrac, on sirote en jus Azam en brique mais pas les rectangulaires comme chez nous, des berlingots plutôt. On croque dans la pomme et dans le sandwich afin de reprendre de l’énergie pour le reste de la rando.

La pause est courte, à peine le temps d’ôter les chaussures et de profiter de quelques rayons de soleil qu’il faut rechausser et repartir à l’assaut du Meru. Il nous reste encore environ deux heures de marche jusqu’au refuge, nous longerons le cratère du Meru et nous régalerons de quelques vues sur la plaine environnante. Nous cherchons désespérément à apercevoir le Kili mais la vue n’est guère très  dégagée, tant pis, ce sera pour une prochaine fois. Nous retrouvons sur la fin du trajet le plat et quel plaisir quand à 100m le ranger vous indique la présence de deux girafes… Nous nous approchons et réussirons à les côtoyer à 10-15m : quelle récompense ! Une seule et dernière descente et nous atteignons le hut ! Il est quasi 16h, yeah !!
A peine arrivés que Tristan part s’allonger, le pauvre n’en peut plus mais il est tout de même parvenu à arriver jusque là donc bon : félicitations à lui. De mon côté, je profite de la vue depuis la terrasse sur la plaine massaï et on aperçoit même… non pas le Kili mais le sommet du Meru, celui-là même qui constitue l’aboutissement de ce périple et que nous foulerons dans deux jours si tout va bien ! Les pieds à l’air, je discute ainsi qu’avec un papa suisse expatrié en Tanzanie depuis des années et qui effectue lui, la « balade » avec sa femme et leurs trois têtes blondes (des garçons entre 10 et 6 ans). Selon lui, LA rando à faire est l’ascension du volcan Ol Doinyo Lengaï (2878m) près du lac Natron… Pas si haut que le Meru certes mais celui qu’on appelle « montagne de Dieu » en langue massaï est en phase éruptive depuis 2007, l’ascension se fait également de nuit pour profiter du lever du soleil depuis son sommet. Le seul hic c’est qu’apparemment la descente est si pentue qu’il arrive que les randonneurs en perdent leurs ongles d’orteils… (gore, je sais, héhé).

Les derniers mètres, vous ne voyez peut-être pas bien, mais il en tire la langue tellement il a galéré... et ce n'est pas fini.

Enfin, on y est... au premier refuge !


La colation d’après marche est constituée pour tous les groupes d’un grand bol de pop corn avec des gâteaux secs et d’une boisson chaude. Le refuge est très propre et relativement confortable, nous sommes dans des chambres de 4 avec des lits superposés mais le taux de fréquentation n’étant pas élevé, chacun prend ses quartiers comme il l’entend. Les porteurs, guides et cuisiniers s’agitent dans la baraque-cuisine autour des réchauds qu’ils ont apportés depuis en bas et nous préparent un dîner dont je serai la seule à profiter – Tristan étant resté faire dodo, le pauvre ! Il est 20h, il est temps aussi pour moi d’aller dormir, nous n’en sommes qu’au début…


Croissant de lune sur la crête du Meru

jeudi 7 octobre 2010

A la découverte d’Arusha…

En ce jeudi 9 septembre, nous prenons de bonnes résolutions et décidons de ne plus nous faire avoir… Pour nous préparer donc à cette mission, nous prenons des forces sur le toit-terrasse de l’Arusha Backpackers Hotel en petit déjeunant. Tandis que nous avons quitté l’océan, le soleil et la chaleur, il faut bien dire qu’ici, tout est gris, plus bruyant mais ne désespérons pas, la recherche du mont Meru saura peut-être illuminer la journée. Aujourd’hui est un grand jour car après la longue journée de transit de la veille, il faut préparer notre deuxième grande aventure ici : un trek de trois jours pour réaliser l’ascension de la cinquième plus haute montagne du pays, le Meru, à plus de 4560m ! En parallèle de cette quête de LA bonne agence avec qui partir et aussi, LA pas trop chère, il me faut prendre contact avec l’AF qui est au courant de mon arrivée et pour ce faire, il me faut un téléphone portable car malgré mon caractère préventif à emporter et mon téléphone français actuel et mon nokia du chili, aucun des deux ne capte le réseau tanzanien… grrr.

Nous voici donc de bon matin à refaire nos sacs et les déposer à la consigne de l’hôtel pour nous en aller plus légers à la découverte des rues et des agences d’Arusha. Nous remontons donc la Sokoine road jusqu’à Clock Tower en nous renseignant à chaque boutique pour le prix du portable premier prix. En route, nous sommes rejoints par un gars du coin qui veut taper la discute mais, nous ne sommes pas trop d’humeur, la conversation ne va par conséquent, pas très loin. Néanmoins, il nous suit, en silence. Nous nous arrêtons pour appeler l’AF, mon contact n’est pas là, nous ressaierons donc plus tard. Petite pause internet pour dire à tous que nous allons bien et nous commençons enfin le marathon des agences sachant que nous avions laissé à la porte du café internet deux rabatteurs prêts à tout et donc à nous attendre…
Passée Clock Tower qui est le rond-point, le point de repère ici, nous remontons la rue et entrons au Tourist Board afin de trouver quelques renseignements. Apparemment, l’ascension est possible sur trois jours, ça tombe bien, c’est pile ce qu’on a : vendredi, samedi et dimanche car lundi, c’est le début du boulot pour moi. Nous avions récupéré à Clock Tower deux autres rabatteurs donc imaginez notre humeur avec quatre gugus qui vous tournent autour et vous harcèlent quelque peu, faut bien avouer même si eux vous disent « hakuna matata, take it easy » et vous tendent leur éventail de cartes de visite. Nous décidons de ne pas céder, de ne rien prendre puis, finissons par entrer dans leur jeu tellement on n’en peut plus : on prend vos cartes mais vous nous foutez la paix ! On parvient à se débarrasser de 3 sur 4 mais l’un reste accroché à nos baskets, insupportable ! Première agence (540US$ !!), deuxième, troisième, la barre descend à 450US$ par personne bien sûr… On apprend donc comment cela se passe ici, le all-package avec les agences comprend en général :

·         Le transport aller-retour d’Arusha jusqu’au Arusha National Park (environ 40km aller)
·         La nourriture des trois jours soit 2 petits déjeuners, 3 pique-niques, 2 collations et 2 dîners
·         Un cuisinier
·         Les droits d’entrée du parc (35US$ par jour par personne)
·         20US$ par nuit par personne pour le refuge
·         20US$ par personne pour les secours
·        Ce à quoi il faut ajouter, les pourboires du ou des porteurs et celui du ranger armé qui nous accompagne (10-15US$ par jour par porteur, 20 US$ par jour pour le cuisinier et 25US$ par jour pour le ranger).

Si vous faites le calcul, et que vous voulez le faire en indépendant, sans agence, sans porteur ni cuistot et que vous faites vos courses et que vous avez un moyen de locomotion, vous vous en tirez pour 200US$ par personne donc de là, à ce qu’on arrive à 540 en agence, ça fait cher… De fait, à force de négociations et d’agences (une quinzaine au total), après un détour à AICC (un centre de conférences, celui dans lequel a actuellement lieu le procès pour le Rwanda), nous décidons de conclure l’affaire avec l’agence Bobby Tours tenue par des indiens et vers qui aucun rabatteur ne nous a dirigés. En effet, les indiens sont très présents ici et ils représentent une certaine classe aisée, ils ne sont donc pas toujours bien vus par les gens d’ici. Nous acceptons donc le prix de 350US$ par personne sans les pourboires, il ne reste plus qu’à payer. Et là, s’engage une autre bataille, la journée se fait longue, très longue, nous avons pris un rapide déjeuner et l’heure avançant, il faut se dépêcher pour tout régler si nous voulons effectivement partir le lendemain. La somme étant conséquente, nous préférons retire à la Barclays, une banque partenaire de la BNP avec qui nous n’avons donc pas de frais… sauf que les DAB ici, il y en a mais pas à tous les coins de rues et ceux de la Barclays, il y en a 3, un à chaque coin de la ville. J’ai oublié de vous dire que mon camarade Tristan commence à se sentir mal, sapristi bidon et sacré lait de coco, il le maudit encore ! Direction, le premier DAB qui se trouve à AICC, nous repassons les contrôles de  sécurité et prenons la direction du distributeur… refus ! oups, aurait-on dépassé nos plafonds de retrait déjà relevés ??? La galère, si c’est le cas, pas d’argent donc pas de trek ! Nous décidons alors d’aller à pied au siège de la Barclays, un peu à l’extérieur de la ville… mais l’après-midi touche presque à sa fin et le bâtiment est fermé et le distributeur en panne dedans. Que faire ??? Nous capitulons et allons retirer dans une autre banque et ô miracle, les billets sortent de la machine. Nous retirons une fois, deux fois, trois fois car il faut l’équivalent de 900 dollars à nous deux ! Les poches et le portefeuille gros de ces billets, nous sautons dans un taxi pour repasser à Bobby Tours et déposer l’argent avant la fermeture. Quelques courses de biscuits, boissons puis nous changeons les shillings tanzaniens en dollars pour nous acquitter le lendemain de nos droits d’entrée sur le parc. Nous sommes prévenants et craignant un sale coup de nos CB, nous voulons assurer en ayant des espèces. Il ne nous reste plus qu’à… aller chercher nos sacs à l’hôtel, trouver l’alliance et y débarquer car entre-temps, j’ai réussi à savoir que Marie-Cécile, mon contact y est en ce moment et qu’elle donne cours jusqu’à 19h donc pas de temps à perdre si on veut la voir ce soir ! On négocie avec un taxi, il nous conduit où nous voulons mais la question est : où est l’Alliance ??? J’ai bien quelques indication mais au téléphone –ah oui, on a réussi à en trouver un, de marque Quicktel, égyptien – je ne comprends pas les indications en anglais de Mantum, la réceptionniste. Je finis par donner mon téléphone au chauffeur pour qu’il voie avec elle directement, apparemment, ce n’est pas tout près, heureusement qu’on ne l’a pas tenté à pied ! En attendant Tristan qui change les shillings, dans un bureau de la rue principale, un 4x4 avec une fanfare à l’arrière défile : le chauffeur m’explique qu’il s’agit d’un mariage… La nuit commence à tomber, 19h approche, le chauffeur ouvre son petit paquet de biscuits et oui, n’oublions pas que même si nous ne sommes plus à Zanzibar, 30% de la population tanzanienne est musulmane et donc fait ramadan en ce moment et ce jusqu’au lendemain, jour férié car jour de l’eid.
Malgré les indications de Mantum, nous devons la rappeler parce que nous sommes perdus, c’est un peu la piste, la campagne autour de nous et toujours pas d’AF jusqu’à ce qu’on voit le panneau et le portail d’entrée : yahoo, nous y sommes !! Déchargez les sacs, nous posons tout ici et nous ne bougeons plus… Faites que Marie-Cécile soit encore là et qu’on puisse s’installer dans le petit logement qui est mis à ma disposition le temps du stage ! (Imaginez qu’on croise bien les doigts…)

Nous entrons donc dans mon nouveau fief : un grand jardin, une grande maison blanche et une dépendance aux murs orangés (c’est là que se trouve mes quartiers personnels et professionnels). Mantum nous accueille très chaleureusement et dans le jardin, nous faisons la rencontre du directeur de l’AF (mon patron, donc) et de Boneface, l’intendant de l’Alliance. Devant notre débarquement et nos tonnes de trucs, Boneface nous montre le chemin de la maison et nous pouvons donc nous poser et nous considérer chez moi, aaaaaaaaaaaaaaaaah, que c’est bon ! Avec tout ça, il fait un peu faim, nous allons donc nous enquérir d’une gargotte où manger : Patrice, mon boss, nous indique qu’il nous y déposera d’ici quelques minutes. Entre-temps, nous faisons la connaissance de Marie-Cécile qui sort de son cours et nous voilà, tous rassurés d’être ici à Arusha et qui plus est, à l’Alliance. Nous racontons nos péripéties de la veille et tandis que nous nous étendons en détails, nous montons en voiture pour aller dîner tous ensemble au Colobus : LE restaurant d’Arusha en ce que le chef est français, la cuisine y est familiale, le cadre agréable et le tout totalement abordable. Pour vous situer, déguster là-bas une entrecôte sauce au bleu ne coûte que 5 euros J Et je ne vous cache pas qu’un bon morceau de viande de temps à autre, cela fait du bien !

C’est ainsi que nous avons passé notre première soirée à Arusha, attablés autour d’un bon repas avec l’équipe de l’AF et quelques francophones du coin. Un bon accueil, une bonne ambiance qui laisse augurer du meilleur pour la suite ! En attendant, l’heure tourne et il faudrait bien aller nous coucher car demain, 8h30, nous devons être au bureau de l’agence pour démarrer notre grande aventure : le Meruuuuu ! (Prononcez [Mérou]). J’avais oublié de vous mentionner qu’on avait fini par le trouver et par le voir nous toisant comme ça au détour d’une rue, impressionnant !

dimanche 3 octobre 2010

Quand j'étais sur la route toute la sainte journée...

Levés de bonne heure, un petit déjeuner sur le pouce, nous balançons les sacs dans le coffre du taxi qui nous attendait depuis un bon moment dans le salon, devant la télé. Nous voilà donc en route pour l'aventure du grand nord tanzanien...

Nous échangeons quelques mots avec le chauffeur et nous faisons la boulette de lui dire que nous n'avons pas encore nos billets de bus pour Arusha. Autant dire que c'est se jeter dans la gueule du loup en arrivant au terminal car bien entendu, au terminal, ça se bouscule et surtout les rabatteurs. Notre chauffeur prend donc la décision de nous d'entrer sur un parking et de nous déposer sur le seuil de la porte d'une agence "amie" à lui. Les rabatteurs nous ouvrent la porte, nous prennent nos sacs et là, c'est l'embuscade parce que "comment qu'on fait pour se défaire d'un rabatteur ? de trois rabatteurs ? de cinq ?" On insiste pour voir le bus de la compagnie avant d'acheter et là, deuxième boulette parce qu'ils nous font rentrer sur le parc où se trouvent tous les bus et quand on ne connaît pas, bah on suit et donc, ils nous emmènent où ils veulent et nous font voir ce qu'ils ont envie de nous montrer, de nous dire et donc ce qui les arrange eux pour leur business.

Parce que nous, la veille, à l'hôtel, on s'était renseigné sur les compagnies fiables et les prix demandés. On nous a parlé de Dar Express, de Metro Coach et là, une fois lç-bas, incapables de les trouver donc on demande... "Ah non, ils sont déjà pleins", "Il est déjà parti" qu'on nous répond... Le bordel, vraiment l'impression d'être pris au piège, on ne parvient pas à s'en défaire de ses f*** rabatteurs. On voit un bus, deux bus, on monte pour vérifier et puis lassés, usés, vaincus par leur manège, on commence à s'énerver et eux de nous dire "take it easy, hakuna matata, no problem", grrrr. On finit par se laisser convaincre et on embarque dans le bus Kilanga, sous-titré Luxury... Nous payons 25 000 shillings tanzaniens chacun (soit 12,5 euros) pour un voyage de normalement 8-9h sans arrêt et pour un départ imminent. Il faut dire, on s'est levé de bonne heure, on aimerait bien ne pas rester poireauter ici... c'était sans compter sur notre grande, oh trop grande naïveté. On nous annonce un départ pour 8h30, génial, les sacs sont en soute, on demande à s'installer du meilleur côté pour les paysages dont le grand Kilimandjaro que nous devrions découvrir sur notre droite...

Installés, nous sommes quelque peu soulagés et observons le bal des vendeurs ambulants qui ou bien montent dans le bus (des montres notamment qui attirent l'oeil de notre voisine de gauche; faut dire qu'elles briiiiillent tellement) ou bien vous tendent et proposent par la fenêtre eau, sodas et autres cochonneries à manger. L'heure avance au gré des va-et-vient dans le bus... jusqu'à ce que 8h30 passe, 9h passe et nous sommes toujours là, sur le parking. Le confort de notre bus "luxury" reste sommaire, l'impression de s'être encore fait avoir grandit surtout quand on voit passer non pas un mais deux bus Dar Express à moitié vide... grrr ! Où étaient-ils donc garés ???!!!

Deux jeunes filles s'installent encore, le bus semble se remplir jusqu'à ce qu'elles nous disent que nous sommes à leurs places... Il n'en faut pas plus pour que Tristan se lève et file s'expliquer avec les gars du bus, on descend, on veut récupérer nos sacs et notre argent et prendre Dar Express ! ça suffit maintenant il est bientôt 9h30 et on n'est toujours pas parti ! La négociation se passe à l'extérieur, je suis restée à l'intérieur avec nos affaires précieuses, faudrait pas qu'en plus on se fasse voler ou que le bus file avec nos affaires mais sans nous ! La conversation a l'air agité déhors, Tristan se fait plus ou moins encerclé, il n'a pas le pouvoir ici, on n'est que des "mzungus", on ne comprend pas toujours comment ça se passe mais autant dire qu'une fois que vous avez payé, c'est quasi impossible de récupérer votre argent ! Ils nous proposaient de rendre 40 000 sur les 50 000 payés : 10 000 pour avoir poireauter une heure dans un bus, ça va bien, hein ! Apparemment, un gars de Dar Express est même venu, lui ça l'aurait bien arrangé qu'on monte dans son bus, mais il s'est fait jeter comme un malpropre par les autres, je vous jure... Je finis par récupérer Tristan, il remonte dans le bus, nous retournons à nos places et vingt minutes après nous partons enfin... Enfin, nous démarrons et effectuons une manoeuvre sur le parking parce qu'au final on ne sortira du terminal qu'à 10h ! Il faut alors quitter Dar et faire 477 km pour atteindre notre terminus Arusha.

Nous tentons de nous calmer et de prendre avec philosophie le fait qu'on se joue un peu trop régulièrement de nous parce qu'on est blanc, qu'on est touriste et donc pas d'ici : on est les pigeons rêvés ! Sur la route, le bus n'en finit pas de s'arrêter, des gens montent, peu descendent donc dans un bus plein, cela donne que les gens sont debout dans l'allée... Pour un voyage d'au moins huit heures, c'est moyen comme prestation, surtout qu'apparemment certains auraient réservés, bref au bout d'une heure, les esprits s'échauffent et grosse engueulade en swahili dans le bus. Ils s'en prennent au chauffeur qui stoppe le bus sur le bas-côté, certains crient plus fort que d'autres, des mamas veulent s'en mêler bref, on ne sait plus où se mettre parce que nous, on est un peu intrus, on ne regarde pas trop histoire de ne pas se faire remarquer mais je vous garantis qu'on n'en mène pas large... Vivement que la tempête passe. C'est le cas après 15 bonnes minutes de gueulante, ils semblent se calmer.


Vous voyez que déjà notre voyage de transit était bien loin d'un voyage d'agrément et encore, l'histoire n'est pas finie. Imaginez qu'on est encore bien loin d'Arusha, il n'est que midi et nous sommes quelque part entre Chalinze et Segera... 13h30 la route file droite à travers les steppes et là, près d'un poste de police, nous nous arrêtons. Qu'est-ce qu'il se passe ? On s'arrête pour acheter à manger ? Non, non, le chauffeur et un autre gars de la compagnie descendent et passent sous le bus... ça ne sent pas bon, cette histoire... et effectivement, là, au milieu de rien, c'est la panne ! On prend toujours ça avec philosophie, ce sont les rois de la débrouille ici, non ? ça va être réparé en deux temps, trois mouvements avec de la ficelle et un chewing-gum tel MacGyver, hein ? Et bien, non... Au bout d'une heure, tous les hommes étaient descendus et s'étaient enquis du problème mais rien à faire si ce n'est, descendre et patienter pour un nouveau bus qu'ils envoient de Dar Es Salam, allez hop, on recommence !!!! Tout le bus est exaspéré, le personnel de la compagnie fait grise mine et bande à part de l'autre côté de la route tandis que les clients décident de se servir dans la caisse à boissons : tournée générale, c'est Kilanga qui régale ! Bah oui, faut pas déconner non plus !


A partir de là, commence l'attente... Pendant 3 heures. C'est sûr que ça nous a permis de discuter avec les gens, ils étaient amusés de nous voir traverser la même galère qu'eux ! Jai même surpris un ou deux masaïs présents tendre l'oreille pour écouter nos déboires ! En parlant de déboire et surtout de boire, un monsieur ravi de pouvoir discuter avec Tristan et de l'inviter au nom de l'hospitalité tanzanienne à goûter la fraîcheur d'une noix de coco coupée par un marchand qui passait par là, a malencontreusement provoqué le calvaire de mon camarade car, si à ce moment, il était tout content, tout fier et qu'il me fait également goûté le breuvage (que je goûte mais c'est tout car à mon avis, ce n'était pas bon), dès le lendemain, ça sera la catastrophe... Il en a été malade pendant 5 jours dont 3 jours d'ascension pour le Méru ! Enfin, on n'y est pas encore, je reprends le fil de la panne.


Vers 17h, le bus de secours arrive finalement mais nous sommes encore loin de la ligne d'arrivée. Pour vous dire, nous sommes arrivés à Moshi à minuit et demie, il nous restait encore plus de 70km à tirer pour Arusha ! Ras-le-bol on vous dit ! Donc, en plus, on n'a pas pu voir le Kili vu qu'il faisait nuit et là, en pleine nuit, on nous informe qu'il faut attrapper nos sacs en vitesse parce qu'on change de bus ! Alalalalla ! Tristan enviage la possibilité de passer la nuit à Moshi, ce que je refuse, parce que m..., je veux en finir moi ce soir, de cette journée ! On parvient à changer de bus et à trouver des places assises, les derniers kilomètres peuvent glisser sous nos pneus enfin, glisser, ç'aurait été trop beau, trop calme, trop paisible... La route entre Moshi et Arusha est parsemée de dos d'ânes à cause des chauffards donc, quand vous êtes pile au niveau des pneus arrière, c'est la cata !

Ah... enfin, Arusha, on descend donc de nuit, au milieu d'un terminal, d'une ville qu'on ne connaît pas et pour aller où ? et bien, au petit bonheur la chance, on prend le taxi et on tente de frapper à la porte du Arusha backpackers hotel, en priant pour qu'ils ouvrent et qu'ils aient de la place parce qu'on en peut plus ! Il est bientôt deux heures du matin !!! On est parti la veille à 7h du mat', vivement le lit !!! Nous nous précipitons hors du bus, nos camarades de voyage avec qui on a sympathisés (Sabour et deus autres filles) prennent mon numéro de téléphone pour nous appeler le lendemain et s'assurer que tout est ok. L'une des deux demoiselles s'assure auprès du chauffeur qu'il ne nous roulera pas, on balance une nouvelle fois les sacs dans le coffre et direction l'hôtel... le suspense est terrible jusqu'à ce qu'on nous ouvre et qu'on nous dise qu'il n'y pas de souci, yessssssssssssssssssss!

 Il est deux heures, un lit propre, une chambre simple et un pipiroom, c'est tout ce qui compte, pas de temps à perdre, Morphée peut débarquer et nous prendre dans ses bras parce que la journée fut longue, trèèèèèès longue !

PS : crédits photos Tristan

mardi 28 septembre 2010

Zanzibar Jour 4, l’île aux épices









Et oui, sachant qu'il s'agit de notre dernière journée sur l'île, il fallait bien qu'on le fasse ce fameux « spice tour » vendu par tous ! Rdv était pris la veille au bureau de l'agence de Mr Mitus, présent dans le routard et le petit futé car propose une excursion dans ces grands jardins avec déjeuner pour 10US$. Nous voilà donc à attendre de bon matin devant sa porte après avoir pu déposer nos sacs et savouré un jus de fruits de la passion avec quelques gâteaux. L'heure approche, nous guettons l'arrivée du minivan et de nos camarades de voyage… Petit tour d'horizon : un couple d'allemands en tenue de rando (short beige et sandales épaisses, des lunettes et un réflex sony en bandoulière… pointe de jalousie), un français bien portant, la quarantaine, genre aventurier avec le gilet multipoches, beige toujours, les cheveux longs, gras, la totale. On l'avait déjà vu la veille au restaurant de Freddy (Mercury pour ceux qui n'ont pas suivi). Et, sur la banquette arrière, trois grosses dondons allemandes qui rigolent fort et qui incarnent tout ce que je n'aime pas : un touriste de base, impoli, non respectueux parce qu'il a de l'argent, beurk !





Cela ne nous empêche pas d'en profiter tandis que nous effectuons une halte près du marché, je dégaine l'appareil et soulage quelque peu ma frustration des jours passés en capturant quelques scènes du quotidien des gens d'ici…







Nous reprenons la route empruntée quelques jours plus tôt en direction du nord mais cette fois, nous mettons cap à l'est, vers le centre de l'île, là où se trouvent les plantations, ces grands jardins qu'on nous fait parcourir afin de découvrir au gré des allées telle ou telle fleur. Voici donc le catalogue de ce qui nous a pu être présenté.


Noix de muscade

Jacquier et ses pommes de jacque (merci Jocelyne ;-)

Curcuma

Cocotier


Citronnelle

???


En haut, de g. à d. : ???, cannelle et hot chili.
En bas, fèves de cacao, gousses de vanille et petites caramboles.

Grain de café

 
Ananas et clous de girofle. Ce dernier étant une des ressources économiques importantes de l'île. Ils ont été importés par les sultans depuis l'ancienne île Bourbon (la Réunion).

Corossol
Gingembre

Ancienne demeure réservée aux femmes du sultan



Grains de poivre

Mur d'une maison

Arbre à saucisse ? et carambolier.

Bananeraie

Régime de bananes et sa fleur (en mauve)

Etal du marchands d'épices

La visite du jardin géant fut agréable, le tour est bien rodé, il faut l'avouer : vous touchez, sentez, récoltez dans votre « sac » en feuille de bananiers offert par les gamins du coin. Au fur et à mesure, nous nous sommes retrouvés avec des lunettes, une bague, un bracelet, un chapeau, bref la panoplie complète qui allait se monnayer à la fin de la balade. Nous avons renoncé à quelques-uns de nos apparats sachant que ceux-ci allaient finir en miettes dans nos sacs mais avant de tout rendre, on a pu prendre quelques photos :



La balade s'est poursuivie avec la visite d'un ancien harem, c'est là où le sultan gardait ses femmes à l'époque où le sultanat d'Oman avait fait main basse sur l'île.

Notre « tour » s'achève avec le déjeuner dans un village où invités à prendre place, nus pieds, sur des tapis au sol, nous profitons d'un repas à base de riz, de chapatis et d'épinards cuites. Le tout est bien entendu cuisiné avec des épices…






En parlant d'épices, je fais un bond dans le temps en vous narrant mon expérience « saveur » d'hier soir : le thé masala. C'est une préparation de thé répandue en Inde et donc, par extension, ici aussi en Tanzanie. A Arusha, au café masaï, mes collègues m'ont donc fait découvrir ce breuvage. On nous apporte dans un thermos du lait chaud qui a été cuit avec des épices (cardamome, gingembre, cannelle et clous de girofle), je vous laisse deviner les odeurs… Vous servez et faites infuser votre thé tchaï dans le lait, oui, oui ! Et là, ça fait tout chaud dans la gorge, les épices vous montent au nez, vos voies respiratoires sont toutes dégagées d'un coup d'un seul et ça fait du bien ! La potion n'est pas sans me rappeler le lait chaud avec un bâton de cannelle qu'on peut déguster à Noël.

Après le déjeuner, nous quittons notre petite troupe pour partager, le temps du voyage retour vers Stone Town, un bout de voyage avec deux étudiants en médecine (autrichien ou australien… y'a eu comme un souci de traduction) qui revenait d'une semaine de volontariat à Mwonza, une ville importante des bords du lac Victoria. C'est avec un autre étudiant en médecine, américain cette fois, que nous partagerons notre folle aventure de la semaine suivante : l'ascension du Mont Meru. Mais je m'égare, nous sommes encore pour quelques heures à Zanzibar donc tâchons d'en profiter.





Les dernières heures à passer sur l'île ne seront pas de tout repos : nous accélérons le pas pour faire les dernières emplettes et pour récupérer nos sacs chez Mr Mitus (avec qui j'échange même un kalimera sas en souvenir du temps passé en Grèce, lui aussi y a passé quelques mois). Nous repassons dans les petites rues charmantes de la vieille ville et puis bien vite, vient l'heure du départ. Après une poignée de « hapana, asanté » (« non, merci ») adressés aux chauffeurs de taxi qui nous courtisent, nous remplissons les formulaires de sortie au bureau de l'immigration du port et nous prenons place dans la file d'attente des passagers prêts à embarquer et à rentrer sur le continent…





Nous embarquons enfin, à regret de quitter ce bout de terre magique dans l'Océan indien, nous cherchons les poufs qui nous avaient accueillis à l'aller… hélas, absents. Nous profitons néanmoins du grand air en prenant place à l'arrière du navire. Le temps de quitter l'île, j'observe le bal des porteurs, l'attente des femmes sur le quai et en tirent quelques clichés. Larguez les amarres, direction Dar-Es-Salam pour la nuit.





Les deux heures de traversée passent relativement vite (c'est toujours ça quand on pique un somme) et bien, ce qui n'est pas le cas de tout le monde : un tanzanien en est devenu vert, il a vomi son déjeuner et une jeune touriste américaine, la vingtaine, les perles aux oreilles et le panama vissé sur la tête, elle aussi victime du mal de mer, s'approche un peu trop près du bord et…vlam, la vague un peu forte, la demoiselle finit trempée ! Je ne vous cache pas que j'en rigole encore.






Nous débarquons et refoulons quelques chauffeurs de taxi collant car nous, nous, vous voyez, on est… des fous ! Il ne fait pas encore nuit et nous voulons filer au terminal de bus de la très chaudement, vivement, recommandée (par le Petit futé et le Routard oui, oui, je pourrai citer ici mais bon, je leur fais déjà assez de pub) compagnie de bus, Scandinavia Express qui, bien évidemment, parce que c'est la meilleure, a son propre terminal en dehors de la ville. Nous marchons donc vers elle, longeons le boulevard Nyerere (nom du très aimé président, père de la Nation car en fonction au moment de l'unification des territoires de Tanganyika et Zanzibar = Tanzanie), celui-là même sur lequel nous avions avancé au rythme d'escargot à notre arrivée de l'aéroport quelques jours plus tôt. Nous traversons donc la ville et croisons nombre de gens sur la route du retour de leur travail. Il faut dire qu'on n'aurait pas bien été plus vite en taxi vu l'étendue des bouchons donc voilà, nous marchons et finissons par trouvé le grand portail en fer de Scandinavia, sur les dernières indications d'une flic vêtue d'une jupe aux genoux et de hautes chaussettes, jusqu'aux genoux elles aussi. Et là, là, le portail est fermé… nous arrivons trop tard, dommage mais de combien de temps ??? et bien de trois mois nous répond un jeune homme sur le parking. La compagnie a déposé le bilan et peut-être rouvrira-t-elle dans trois mois nous dit-il. La bonne blague !!! Donc, là, on se dit que si on avait pris un taxi et demandé Scandinavia, on aurait peut-être su plus tôt… ou pas.

En conséquence, nous rebroussons chemin et prenons cette fois la direction d'un quartier populaire où se trouvent trois adresses d'auberges pour routards. Nous repassons devant les gens qui se demandaient déjà à notre premier passage ce que deux touristes pouvaient bien faire par ici, à pied mais là, qui repartent bredouilles : ils doivent bien se marrer. On nous demande aussi pourquoi on ne prend pas de taxi, n'oubliez pas que nous sommes telles des tortues avec nos maisons sur le dos et même sous le ventre avec les petits sacs à dos. Haha, quel bordel mais bon, nous tenons bon et trouvons un toit pour la nuit au Safari Inn (le Djambo Inn, premier hôtel visité et recommandé n'affichant pas un prix « routard » comme nous l'entendions). Dépôt des bagages rapide avant de sauter dans un taxi pour l'Alliance où je recroise Julie qui me permet de récupérer pc portable et autres affaires précieuses laissées en garde.

Enfin, tout est en sécurité, un taxi est réservé pour le lendemain matin de bonne heure afin de nous rendre au terminal national de bus, d'y acheter nos billets et de prendre la longue route pour Arusha, notre future destination !!