Pour ceux qui n'auraient pas suivi...

En tant qu'apprentie prof de fle (Français Langue Etrangère, pour les nouveaux venus), je vis au fil d'expériences et autres stages à l'étranger. Après quelques temps passés en Amérique du sud (Chili et Bolivie, voir http://prisciinsantiago.blogspot.com/ et http://priscienbolivie.blogspot.com/), je pars vers une nouvelle aventure et ce, pour quatre mois... en Tanzanie. Et oui, c'est comme le Port Salut, c'est écrit au-dessus, cf. adresse du blog.

jeudi 7 octobre 2010

A la découverte d’Arusha…

En ce jeudi 9 septembre, nous prenons de bonnes résolutions et décidons de ne plus nous faire avoir… Pour nous préparer donc à cette mission, nous prenons des forces sur le toit-terrasse de l’Arusha Backpackers Hotel en petit déjeunant. Tandis que nous avons quitté l’océan, le soleil et la chaleur, il faut bien dire qu’ici, tout est gris, plus bruyant mais ne désespérons pas, la recherche du mont Meru saura peut-être illuminer la journée. Aujourd’hui est un grand jour car après la longue journée de transit de la veille, il faut préparer notre deuxième grande aventure ici : un trek de trois jours pour réaliser l’ascension de la cinquième plus haute montagne du pays, le Meru, à plus de 4560m ! En parallèle de cette quête de LA bonne agence avec qui partir et aussi, LA pas trop chère, il me faut prendre contact avec l’AF qui est au courant de mon arrivée et pour ce faire, il me faut un téléphone portable car malgré mon caractère préventif à emporter et mon téléphone français actuel et mon nokia du chili, aucun des deux ne capte le réseau tanzanien… grrr.

Nous voici donc de bon matin à refaire nos sacs et les déposer à la consigne de l’hôtel pour nous en aller plus légers à la découverte des rues et des agences d’Arusha. Nous remontons donc la Sokoine road jusqu’à Clock Tower en nous renseignant à chaque boutique pour le prix du portable premier prix. En route, nous sommes rejoints par un gars du coin qui veut taper la discute mais, nous ne sommes pas trop d’humeur, la conversation ne va par conséquent, pas très loin. Néanmoins, il nous suit, en silence. Nous nous arrêtons pour appeler l’AF, mon contact n’est pas là, nous ressaierons donc plus tard. Petite pause internet pour dire à tous que nous allons bien et nous commençons enfin le marathon des agences sachant que nous avions laissé à la porte du café internet deux rabatteurs prêts à tout et donc à nous attendre…
Passée Clock Tower qui est le rond-point, le point de repère ici, nous remontons la rue et entrons au Tourist Board afin de trouver quelques renseignements. Apparemment, l’ascension est possible sur trois jours, ça tombe bien, c’est pile ce qu’on a : vendredi, samedi et dimanche car lundi, c’est le début du boulot pour moi. Nous avions récupéré à Clock Tower deux autres rabatteurs donc imaginez notre humeur avec quatre gugus qui vous tournent autour et vous harcèlent quelque peu, faut bien avouer même si eux vous disent « hakuna matata, take it easy » et vous tendent leur éventail de cartes de visite. Nous décidons de ne pas céder, de ne rien prendre puis, finissons par entrer dans leur jeu tellement on n’en peut plus : on prend vos cartes mais vous nous foutez la paix ! On parvient à se débarrasser de 3 sur 4 mais l’un reste accroché à nos baskets, insupportable ! Première agence (540US$ !!), deuxième, troisième, la barre descend à 450US$ par personne bien sûr… On apprend donc comment cela se passe ici, le all-package avec les agences comprend en général :

·         Le transport aller-retour d’Arusha jusqu’au Arusha National Park (environ 40km aller)
·         La nourriture des trois jours soit 2 petits déjeuners, 3 pique-niques, 2 collations et 2 dîners
·         Un cuisinier
·         Les droits d’entrée du parc (35US$ par jour par personne)
·         20US$ par nuit par personne pour le refuge
·         20US$ par personne pour les secours
·        Ce à quoi il faut ajouter, les pourboires du ou des porteurs et celui du ranger armé qui nous accompagne (10-15US$ par jour par porteur, 20 US$ par jour pour le cuisinier et 25US$ par jour pour le ranger).

Si vous faites le calcul, et que vous voulez le faire en indépendant, sans agence, sans porteur ni cuistot et que vous faites vos courses et que vous avez un moyen de locomotion, vous vous en tirez pour 200US$ par personne donc de là, à ce qu’on arrive à 540 en agence, ça fait cher… De fait, à force de négociations et d’agences (une quinzaine au total), après un détour à AICC (un centre de conférences, celui dans lequel a actuellement lieu le procès pour le Rwanda), nous décidons de conclure l’affaire avec l’agence Bobby Tours tenue par des indiens et vers qui aucun rabatteur ne nous a dirigés. En effet, les indiens sont très présents ici et ils représentent une certaine classe aisée, ils ne sont donc pas toujours bien vus par les gens d’ici. Nous acceptons donc le prix de 350US$ par personne sans les pourboires, il ne reste plus qu’à payer. Et là, s’engage une autre bataille, la journée se fait longue, très longue, nous avons pris un rapide déjeuner et l’heure avançant, il faut se dépêcher pour tout régler si nous voulons effectivement partir le lendemain. La somme étant conséquente, nous préférons retire à la Barclays, une banque partenaire de la BNP avec qui nous n’avons donc pas de frais… sauf que les DAB ici, il y en a mais pas à tous les coins de rues et ceux de la Barclays, il y en a 3, un à chaque coin de la ville. J’ai oublié de vous dire que mon camarade Tristan commence à se sentir mal, sapristi bidon et sacré lait de coco, il le maudit encore ! Direction, le premier DAB qui se trouve à AICC, nous repassons les contrôles de  sécurité et prenons la direction du distributeur… refus ! oups, aurait-on dépassé nos plafonds de retrait déjà relevés ??? La galère, si c’est le cas, pas d’argent donc pas de trek ! Nous décidons alors d’aller à pied au siège de la Barclays, un peu à l’extérieur de la ville… mais l’après-midi touche presque à sa fin et le bâtiment est fermé et le distributeur en panne dedans. Que faire ??? Nous capitulons et allons retirer dans une autre banque et ô miracle, les billets sortent de la machine. Nous retirons une fois, deux fois, trois fois car il faut l’équivalent de 900 dollars à nous deux ! Les poches et le portefeuille gros de ces billets, nous sautons dans un taxi pour repasser à Bobby Tours et déposer l’argent avant la fermeture. Quelques courses de biscuits, boissons puis nous changeons les shillings tanzaniens en dollars pour nous acquitter le lendemain de nos droits d’entrée sur le parc. Nous sommes prévenants et craignant un sale coup de nos CB, nous voulons assurer en ayant des espèces. Il ne nous reste plus qu’à… aller chercher nos sacs à l’hôtel, trouver l’alliance et y débarquer car entre-temps, j’ai réussi à savoir que Marie-Cécile, mon contact y est en ce moment et qu’elle donne cours jusqu’à 19h donc pas de temps à perdre si on veut la voir ce soir ! On négocie avec un taxi, il nous conduit où nous voulons mais la question est : où est l’Alliance ??? J’ai bien quelques indication mais au téléphone –ah oui, on a réussi à en trouver un, de marque Quicktel, égyptien – je ne comprends pas les indications en anglais de Mantum, la réceptionniste. Je finis par donner mon téléphone au chauffeur pour qu’il voie avec elle directement, apparemment, ce n’est pas tout près, heureusement qu’on ne l’a pas tenté à pied ! En attendant Tristan qui change les shillings, dans un bureau de la rue principale, un 4x4 avec une fanfare à l’arrière défile : le chauffeur m’explique qu’il s’agit d’un mariage… La nuit commence à tomber, 19h approche, le chauffeur ouvre son petit paquet de biscuits et oui, n’oublions pas que même si nous ne sommes plus à Zanzibar, 30% de la population tanzanienne est musulmane et donc fait ramadan en ce moment et ce jusqu’au lendemain, jour férié car jour de l’eid.
Malgré les indications de Mantum, nous devons la rappeler parce que nous sommes perdus, c’est un peu la piste, la campagne autour de nous et toujours pas d’AF jusqu’à ce qu’on voit le panneau et le portail d’entrée : yahoo, nous y sommes !! Déchargez les sacs, nous posons tout ici et nous ne bougeons plus… Faites que Marie-Cécile soit encore là et qu’on puisse s’installer dans le petit logement qui est mis à ma disposition le temps du stage ! (Imaginez qu’on croise bien les doigts…)

Nous entrons donc dans mon nouveau fief : un grand jardin, une grande maison blanche et une dépendance aux murs orangés (c’est là que se trouve mes quartiers personnels et professionnels). Mantum nous accueille très chaleureusement et dans le jardin, nous faisons la rencontre du directeur de l’AF (mon patron, donc) et de Boneface, l’intendant de l’Alliance. Devant notre débarquement et nos tonnes de trucs, Boneface nous montre le chemin de la maison et nous pouvons donc nous poser et nous considérer chez moi, aaaaaaaaaaaaaaaaah, que c’est bon ! Avec tout ça, il fait un peu faim, nous allons donc nous enquérir d’une gargotte où manger : Patrice, mon boss, nous indique qu’il nous y déposera d’ici quelques minutes. Entre-temps, nous faisons la connaissance de Marie-Cécile qui sort de son cours et nous voilà, tous rassurés d’être ici à Arusha et qui plus est, à l’Alliance. Nous racontons nos péripéties de la veille et tandis que nous nous étendons en détails, nous montons en voiture pour aller dîner tous ensemble au Colobus : LE restaurant d’Arusha en ce que le chef est français, la cuisine y est familiale, le cadre agréable et le tout totalement abordable. Pour vous situer, déguster là-bas une entrecôte sauce au bleu ne coûte que 5 euros J Et je ne vous cache pas qu’un bon morceau de viande de temps à autre, cela fait du bien !

C’est ainsi que nous avons passé notre première soirée à Arusha, attablés autour d’un bon repas avec l’équipe de l’AF et quelques francophones du coin. Un bon accueil, une bonne ambiance qui laisse augurer du meilleur pour la suite ! En attendant, l’heure tourne et il faudrait bien aller nous coucher car demain, 8h30, nous devons être au bureau de l’agence pour démarrer notre grande aventure : le Meruuuuu ! (Prononcez [Mérou]). J’avais oublié de vous mentionner qu’on avait fini par le trouver et par le voir nous toisant comme ça au détour d’une rue, impressionnant !

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