Pour ceux qui n'auraient pas suivi...

En tant qu'apprentie prof de fle (Français Langue Etrangère, pour les nouveaux venus), je vis au fil d'expériences et autres stages à l'étranger. Après quelques temps passés en Amérique du sud (Chili et Bolivie, voir http://prisciinsantiago.blogspot.com/ et http://priscienbolivie.blogspot.com/), je pars vers une nouvelle aventure et ce, pour quatre mois... en Tanzanie. Et oui, c'est comme le Port Salut, c'est écrit au-dessus, cf. adresse du blog.

mardi 26 octobre 2010

Ascension du Mont Meru J1

 Et oui, comme promis, je trouve quelques minutes pour vous raconter la deuxième grosse aventure de notre périple tanzanien : l'ascension du Mont Meru. D'abord, quelques infos sur "la bête".

Selon Wiki, le Mont Meru est un stratovolcan actif situé à 70 km à l'ouest du Kilimanjaro, en Tanzanie, bien sûr. Avec ses 4,566 mètres, il est visible depuis le Kili et inversement, les jours où le temps est clair et dégagé... Suspense, l'a-t-on vu ???? Il est le dixième plus haut sommet d'Afrique. Il a perdu une grande partie de son massif  il y a 8 000 ans environ à la suite d'une explosion sur le flan est. Le Mont Meru a connu une autre éruption mineure en 1910. Plusieurs petits cônes et cratères visibles marquent les nombreux épisodes de l'activité volcanique du Meru. 

Le Mont Meru constitue la pièce topographique centrale du parc national d'Arusha. Ses versants fertiles présentent différents types de paysages tels la savane mais on y traverse également une forêt tropicale où la vie sauvage est grande. On trouve près de 400 espèces d'oiseaux mais aussi des singes et des léopards. 

Au sommet, flotte (enfin, pas trop puisqu'il est en métal) le drapeau de la Tanzanie et une plaque avec l'inscription "Socialist Peak 4562.13M", la petite histoire de ce nom un peu plus loin...
Donc, maintenant que vous avez une idée de la bête, notre "balade"...

Nous sommes partis de bonne heure ce vendredi matin, jour férié en raison de la fin du Ramadan, avons pris le daladala, les minibus, transport local d'ici mais rien à voir avec ceux de Zanzibar. Ici, les carlingues en bois ont laissé la place à de "vrais" minibus importés du Japon, les mêmes déjà vus et empruntés en... Bolivie ! Malgré les sièges et les strapontins, le principe reste le même : un chauffeur et un copain à lui à l'arrière pour faire monter les gens et encaisser la monnaie et toujours, faire monter le plus de monde possible donc on s'entasse, ça, ça ne chage toujours pas... Nous sommes à l'arrière et nos sacs sous bonne garde devant, à côté du chauffeur. Nous descendons à Clock Tower et nous rendons à l'agence de Bobby, un peu en avance, il faut le dire. Nous squattons donc un bout de trottoir en attendant l'heure H. Quelques gâteaux et quelques mots échangés avec le gradin de la banque devant laquelle nous nous trouvons et il est 8h30, "twende!" (allons-y).

Dans le 4*4 qui nous conduira à l'entrée du parc, nous faisons connaissance avec notre équipe : notre chauffeur (la classe), notre cuisinier (qui a oublié les lunch boxes, comprenez les pique-nique et qu'il faut donc attendre) et nous voilà partis ! Nous roulons sur la Nairobi road, les routes sont toujours des endroits "magiques" en ce que la vie y est toujours débordante, il y a du monde partout, ça grouille à fond. Un stop à la station essence nous permet d'embarquer un autre membre de notre équipée : un porteur, très important ! Dans la voiture, durant le trajet, mon acolyte, l'estomac toujours en vrac, ne fait que roupiller... On a inversé les rôles pour une fois mais l'inquiétude grandit quant à savoir s'il sera effectivement capable de grimper... à voir !

Nous entrons après une heure de route dans le parc national d'Arusha, nous nous acquittons des droits d'entrée payables uniquement par carte bancaire... c'était bien la peine de se donner tout ce mal la veille à retirer et changer de l'argent ! Nous sommes néanmoins récompensés car à peine entrés, nous pouvons dégainer les appareils-photos car nous apercevons nos premiers zèbres, quelques girafes et des babouins. Rien de tel pour réveiller Tristan ! Quelques secousses plus tard, nous descendons de voiture pour le Momela gate et constituer notre équipe : se joindront donc à notre groupe sous la commande du ranger armé Dominik, David, jeune étudiant américain en médecine et volontaire dans la région ainsi que Chris, compatriote européen belge - nous rencontrons également sa femme qui ne fera pas partie de l'aventure, elle ne se sent pas assez bien pour le faire et la raison l'emporte, elle préfère renoncer. Derniers détails avant de nous lancer : le gars de l'agence me demande si je prends mon sac, ce à quoi je réponds oui et donc, nous ne partirons qu'avec 3 porteurs au lieu des 4 estimés au départ par l'agence. En route, mauvaise troupe, il est 11h du matin quand nous nous mettons en marche.


(désolée mais pour ces premiers clichés animaliers, j'ai effectivement pris des photos mais... avec l'appareil de Tristan et j'ai donc oublié de les récupérer mais dès que c'est fait, je mets à jour le billet et j'illustre.)

10 km à faire, 1 000m de dénivelé, nous empruntons une piste qui traverse la forêt en direction du cratère puis, elle grimpe brusquement jusqu’à Miriakamba Hut (notre refuge pour la première nuit, à 2514m). En partant donc du Momela gate, nous traversons la rivière Ngare Nanyuki et nous suivons la piste qui s’enfonce dans la forêt. Elle serpente en montant pour rejoindre la Fig Arch Tree (l’arche du figuier) à environ une heure de l’entrée. Il s’agit là d’un figuier étrangleur de plus de 200 ans qui a poussé autour de deux arbres, aujourd’hui disparus, et il forme une arche assez grande pour laisser passer une voiture. Tandis que nous parvenions à ce premier point de repère, le long du chemin, nous avons pu apercevoir nos premiers colobus noirs aussi appelés guereza. Il existe 7 espèces de colobus en Tanzanie et nous en voici donc à 2 (les premiers, les rouges étaient une espèce endémique de Zanzibar) ! Celui-ci pèse entre 10 et 23 kg et mesure entre 1,15 et 1,65m. Il attire l’attention par son pelage noir festonné de blanc. comme tous les colobes, il possède une main en forme de crochet, sans pouce, qui lui permet de se balancer entre les arbres avec une grande aisance et on vous le confirme, c’est très très impressionnant !!

La piste continue ensuite à grimper et atteint la clairière Itikoni sur la gauche. D’une petite colline, on voit souvent des buffles qui pâturent et nous, on en a même vu un dans les buissons, ce qui nous a valu un petit sursaut et la mise en joue de la carabine du ranger ! Une heure après avoir passé l’arche, il faut bien dire qu’il y a eu quelques passages bien raides et qu’on ne voyait pas bien quand la piste redevenait plate… au grand dam de Tristan, lanterne rouge, toujours malade, on finit par se poser près des chutes Maio pour pique-niquer. Nous ouvrons enfin nos précieuses lunch boxes où en vrac, on sirote en jus Azam en brique mais pas les rectangulaires comme chez nous, des berlingots plutôt. On croque dans la pomme et dans le sandwich afin de reprendre de l’énergie pour le reste de la rando.

La pause est courte, à peine le temps d’ôter les chaussures et de profiter de quelques rayons de soleil qu’il faut rechausser et repartir à l’assaut du Meru. Il nous reste encore environ deux heures de marche jusqu’au refuge, nous longerons le cratère du Meru et nous régalerons de quelques vues sur la plaine environnante. Nous cherchons désespérément à apercevoir le Kili mais la vue n’est guère très  dégagée, tant pis, ce sera pour une prochaine fois. Nous retrouvons sur la fin du trajet le plat et quel plaisir quand à 100m le ranger vous indique la présence de deux girafes… Nous nous approchons et réussirons à les côtoyer à 10-15m : quelle récompense ! Une seule et dernière descente et nous atteignons le hut ! Il est quasi 16h, yeah !!
A peine arrivés que Tristan part s’allonger, le pauvre n’en peut plus mais il est tout de même parvenu à arriver jusque là donc bon : félicitations à lui. De mon côté, je profite de la vue depuis la terrasse sur la plaine massaï et on aperçoit même… non pas le Kili mais le sommet du Meru, celui-là même qui constitue l’aboutissement de ce périple et que nous foulerons dans deux jours si tout va bien ! Les pieds à l’air, je discute ainsi qu’avec un papa suisse expatrié en Tanzanie depuis des années et qui effectue lui, la « balade » avec sa femme et leurs trois têtes blondes (des garçons entre 10 et 6 ans). Selon lui, LA rando à faire est l’ascension du volcan Ol Doinyo Lengaï (2878m) près du lac Natron… Pas si haut que le Meru certes mais celui qu’on appelle « montagne de Dieu » en langue massaï est en phase éruptive depuis 2007, l’ascension se fait également de nuit pour profiter du lever du soleil depuis son sommet. Le seul hic c’est qu’apparemment la descente est si pentue qu’il arrive que les randonneurs en perdent leurs ongles d’orteils… (gore, je sais, héhé).

Les derniers mètres, vous ne voyez peut-être pas bien, mais il en tire la langue tellement il a galéré... et ce n'est pas fini.

Enfin, on y est... au premier refuge !


La colation d’après marche est constituée pour tous les groupes d’un grand bol de pop corn avec des gâteaux secs et d’une boisson chaude. Le refuge est très propre et relativement confortable, nous sommes dans des chambres de 4 avec des lits superposés mais le taux de fréquentation n’étant pas élevé, chacun prend ses quartiers comme il l’entend. Les porteurs, guides et cuisiniers s’agitent dans la baraque-cuisine autour des réchauds qu’ils ont apportés depuis en bas et nous préparent un dîner dont je serai la seule à profiter – Tristan étant resté faire dodo, le pauvre ! Il est 20h, il est temps aussi pour moi d’aller dormir, nous n’en sommes qu’au début…


Croissant de lune sur la crête du Meru

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