Pour ceux qui n'auraient pas suivi...

En tant qu'apprentie prof de fle (Français Langue Etrangère, pour les nouveaux venus), je vis au fil d'expériences et autres stages à l'étranger. Après quelques temps passés en Amérique du sud (Chili et Bolivie, voir http://prisciinsantiago.blogspot.com/ et http://priscienbolivie.blogspot.com/), je pars vers une nouvelle aventure et ce, pour quatre mois... en Tanzanie. Et oui, c'est comme le Port Salut, c'est écrit au-dessus, cf. adresse du blog.

dimanche 19 septembre 2010

Arrivée en terre inconnue


Avec quelque deux semaines de retard, je dispose enfin de temps pour vous conter mes (ou nos, je vais vous expliquer de suite) premiers pas sur le sol tanzanien.

En effet, pour le début de ce séjour, je ne fais pas route seule puisque Tristan m'accompagne. L'opportunité du stage n'a fait que déplacer notre destination de vacances de la terre hellène vers ce grand pays de l'Afrique de l'Est. Billet SNCF composté à la borne jaune de la gare de Morlaix en poche, je retrouve mon acolyte dans le train tandis que je laisse sur le quai de la gare une maman triste et toujours inquiète d'avoir de mes futures nouvelles tous les jours ou presque… Dans le train, avant de piquer un roupillon comme à mon habitude dans les transports, j'essaie de boucler les dernières choses à faire avant le décollage : petite carte à la grand-mère mais aussi à quelques amis d'Amérique latine laissés sans nouvelle depuis trop longtemps.

L'escale parisienne nous permet de faire quelques achats de dernières minutes ultra méga importants : un nouvel appareil photo numérique pour moi (fujifilm s1600) le kodak ayant refusé de s'allumer lors des préparatifs du sac ; un petit sac à dos et le traitement anti-palu de Tristan. C'est enfin bien chargés – bien que nous ayons renoncé à emporter la tente pour cette fois – que nous empruntons les couloirs du métro/rer parisien direction CDG (Charles de Gaulle, l'aéroport, bien sûr). Nous partirons dans l'après-midi avec Egypt air direction Dar Es Salam via Le Caire… mais avant cela, on groupe les sacs pour respecter les 20kg autorisés en soute (12kg pour moi… qui l'aurait cru ?), on poste les cartes et on essaye de joindre sfr pour suspendre sa ligne le temps du stage. Hélas, tout comme la veille, ils effectuent la maintenance informatique du système et l'opération n'est donc pas possible pour le moment : problème à régler plus tard de là-bas.

Nous embarquons enfin après la pause déjeuner… nous sommes même les derniers appelés : « Dernier appel, les passagers C***, C**** […] sont priés de se présenter à la porte d'embarquement n° ». Mais, ouf, c'est bon, on y est… dans un avion à demi-vide, nous pouvons donc à loisir occuper des sièges près du hublot ou encore nous allonger dans la rangée du milieu ! Pas de télévision personnelle, pas d'hôtesse pour les conseils de sécurité (une vidéo la remplace), une petite prière en arabe avant le décollage et nous voici en partance pour le Caire. Re-roupillon après le repas qui nous est servi (dattes au menu)...
et nous atterrissons en début de soirée sur le sol de la capitale égyptienne. Pas de pyramide en vue mais la chaleur, ça c'est sûr. Lors de l'escale, le spectacle d'un employé de l'aéroport se laissant glisser sur le tapis roulant pour nettoyer les parois vitrées de celui-ci ou encore la blague d'un enfant plus malin que les autres et qui appuie sur le bouton du même tapis nous auront fait patienter. Deux heures plus tard, nous remontons dans un autre avion de la compagnie nationale, plus petit certes mais nettement plus rempli notamment de touristes européens (allemands ou italiens surtout) ou bien de couples nouvellement mariés et disposés à se détendre après le stress ressenti après telle occasion.
Il est un peu avant six heures du matin quand nous arrivons à destination : Dar-Es-Salam, capitale économique du pays. Formalités du visa touristique que nous avons déjà, passage réussi, nous récupérons nos sacs complets et repaquetons le tout, histoire d'en avoir le moins possible pour sortir de l'aéroport. Les objets de valeur à l'abri, nous franchissons une simple porte et nous débouchons sur le parking… même pas un café ouvert pour patienter quelques heures, le temps que l'Alliance de Dar où je dois rencontrer Julie n'ouvre… Tant pis, nous décidons d'enquêter quant au prix de la course en taxi pour rejoindre le centre ville sachant qu'il fait encore nuit, nous attendrons de toute façon une heure plus favorable. Nous voilà donc, assis sur un banc, un peu à l'écart (mais pas trop) des chauffeurs de taxi qui tentent vaille que vaille de vouloir nous embarquer qui plus est, à un tarif… soit disant régulier, normal de 25US$, faudrait pas abuser. Le temps passe, l'horizon s'éclaircit enfin quand Tristan parvient à négocier une course avec multiples arrêts pour 20US$. Allez, c'est parti…ou presque parce qu'il est désormais quasi sept heures et c'est l'heure de pointe. Notre chauffeur tente un raccourci inefficace ce jour-là pour cause d'accident, il faut faire demi-tour… Notre vitesse d'escargot (embouteillage + un chauffeur qui éteint son moteur à chaque arrêt pour économiser de l'essence) a raison de moi, je me rendors sur la banquette arrière. Nous parvenons au bout d'une heure et demie, si ce n'est pas plus, à l'intersection de la clock tower puis direction le port où nous dépose le chauffeur afin d'acheter nos sésames vers les vacances : nos billets de bateau pour l'île de Zanzibar, départ prévu dans l'après-midi. Comme nous le comprendrons par la suite, chaque chauffeur a ses contacts et s'il dirige ses clients vers le bureau de ses « copains », une commission l'attend… ce qui n'a pas manqué ici. Après quelques renseignements sur les prix et quelques négociations, nous allons retirer nos premiers shillings tanzaniens pour régler ce premier achat : 195 000 shillings pour deux allers-retours (environ 50€ l'aller-retour chacun, cf. prochainement un billet à propos de la monnaie locale).
Premier arrêt accompli, nous faisons à présent route vers l'AF de Dar. J'y rencontre l'équipe et notamment Julie, VI du moment avec qui j'avais pris contact avant le départ. Un petit jus de fruit frais sur la terrasse du restaurant de l'AF avec vue sur le golf nous permet de souffler un peu. Nous laissons nos affaires de valeur et autres choses inutiles sur place afin de partir plus « légers » vers l'île aux épices : Zanzibar. Nous quittons Julie et l'AF pour nous rendre à pied cette fois vers le centre ville. Pause déjeuner, premiers repérages et premières gaffes sont au programme avant d'embarquer. Boulette du moment : nous entrons dans un terminal moderne afin de patienter avant l'heure du départ. La salle est pleine mais nous parvenons à nous asseoir avec nos gros sacs. Une femme en blouse blanche qui travaille là vient nous demander de déposer nos sacs dans le coin de la salle comme tout le monde sans quoi, il y aurait discrimination… Craignant qu'elle nous demande nos tickets non estampillés du même nom que la compagnie propriétaire du terminal, nous décidons de nous éclipser en nous excusant. Nous repartons donc vers la rue et le coin des billetteries. Les rabatteurs nous interpellent, nous leur disons que nous avons déjà nos billets et que nous cherchons un endroit où patienter… Ceux-ci nous demandent nos tickets et nous indiquent le terminal d'où nous sortons car et oui, la grosse compagnie des ferries c'est azam et ensuite, le nom sur nos billets, ce ne sont que des prestataires. Tout est donc lié et nous aurions donc pu rester à nos places qui ne sont désormais plus libres. La dame de tout à l'heure ne doit rien comprendre à notre manège, elle finit par nous envoyer avec un de ses collègues vers un autre espace d'attente, derrière, à l'extérieur… dépourvu des gros fauteuils en cuir de la salle du haut, dommage.
Après une heure d'attente, nous prenons part à la file d'attente des passagers en partance. De nombreuses marchandises transitent, les porteurs aux gilets orange se bousculent, touristes et locaux se mélangent et embarquent enfin. Nous trouvons des places de roi sur le pont arrière, des poufs poires nous tendent les bras, le pavillon tanzanien flotte au vent, l'Océan indien nous ballotte. Levez les amarres, dans deux heures, Zanzibar, nous voilà !

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