Pour ceux qui n'auraient pas suivi...

En tant qu'apprentie prof de fle (Français Langue Etrangère, pour les nouveaux venus), je vis au fil d'expériences et autres stages à l'étranger. Après quelques temps passés en Amérique du sud (Chili et Bolivie, voir http://prisciinsantiago.blogspot.com/ et http://priscienbolivie.blogspot.com/), je pars vers une nouvelle aventure et ce, pour quatre mois... en Tanzanie. Et oui, c'est comme le Port Salut, c'est écrit au-dessus, cf. adresse du blog.

dimanche 20 février 2011

Nairobi et Retour à la maison ?

En ce début d'après-midi, le mardi 22 décembre, nous entrons à vive allure, en slalomant dans le trafic kenyan. Nairobi, c'est une ville totalement différente de Dar-Es-Salam que nous avons entrevu en septembre ou encore d'Arusha, qui n'est pourtant pas si loin. Ici, la première langue, c'est l'anglais (et non le swahili comme en Tanzanie), le développement économique est plus significatif laissant apparaître une classe moyenne kenyane qui occupe les cafés, les restaurants et les centres commerciaux : dépaysement total. Après 4 jours dans la savane, ce retour vers un monde de consommation, est un choc, on y entre un peu trop facilement, on y reprend vite nos marques, c'en est déconcertant. Pause déjeuner d'un sandwich dans du pain baguette de qualité, des emplettes pour un dîner bonne franquette à l'hôtel. Patrice nous dépose dans le centre et dans la précipitation des au revoir… on oublie de prendre notre sac plein de bonnes choses : foie gras etc. Grrrrr, la boulette. Cela ne nous empêchera pas d'en profiter et de trinquer avec du vin dans des verres en plastique et avec la corbeille en guise de table, inoubliable.

Le lendemain, 23 décembre, cette dernière journée africaine est organisée primo, par un passage à l'agence kenyane d'Egypt Air, compagnie avec laquelle nous volerons, pour m'acquitter des frais de changement de date. Et oui, car initialement, en septembre, mon billet retour était prévu pour le 26 décembre, soit juste après les festivités de Noël… Avec le recul, manquer Noël, me paraissait de moins en moins envisageable et après accord avec Tristan, nous décidons de rentrer le 24 afin d'être là pour le réveillon, en Bretagne. Nous ne disons pourtant rien préférant garder notre changement pour faire la surprise à tous ou presque, Charlène, la soeurette étant dans la confidence au cas où… Bonne surprise, à l'agence, les frais de changement ne sont pas aussi élevés que prévus, plus d'argent donc pour les derniers cadeaux à faire. La baguette sous le bras en ce matin-là, nous faisons goûter aux femmes de l'agence intriguées, les joies du bon pain frais. Drôle.

Une fois cette formalité accomplie, les billets en poche, nous pouvons aller petit déjeuner, faire des emplettes souvenirs et arpenter les rues de Nairobi, s'arrêter encore au café, déjeuner, passer à l'Alliance française, boire un verre. La journée passe ainsi et vers 20h, nous reprenons les sacs dont le sac de Delicatessen que Patrice est revenu nous déposer dans la journée, miam. Nous grimpons dans un taxi, direction l'aéroport d'où notre décollage n'est prévu qu'à… 4h du matin le 24. Il est 21h quand nous y arrivons, nous nous posons dans un coin, observons le ballet des touristes sur le départ, dînons de foie gras avec nos valises cette fois qui font office de tables. Nous rions de notre situation, d'autres personnes semblent devoir attendre tout comme nous, donc pour tuer le temps, on se pèse sur la balance mise à disposition (alala, +6kg pour moi, pas bon du tout l'inactivité et les restos). En parallèle, d'autres passagers, eux, rient jaune : ils sont refusés sur le vol à destination de leur maison où ils auraient aimé passer Noël, ils crient au scandale, les esprits s'échauffent. La crise dure un petit moment, le personnel de Kenya Airways en prend pour son grade et après un long moment, les passagers sont pris en charge mais qu'en sera-t-il ? Seront-ils à temps chez eux pour Noël ? Leur situation nous inquiète et nous prions pour que tout se passe bien pour nous, égoïstes que nous sommes.

Vers 1h30, le comptoir d'enregistrement ouvre, nous nous présentons et là, on nous apprend le retard de l'avion… Au lieu de partir à 4h, ce ne sera pas avant 6h. Nous nous inquiétons donc pour notre connexion car nous sommes censés attraper le vol du Caire pour Paris vers 9h et arriver ainsi à 14h à Paris pour prendre le train à 17h et être chez nous vers 21h30, à temps pour la dinde en somme. On nous donne notre première carte d'embarquement pour Le Caire mais pas la seconde, on verra bien ce qu'il en est. Nous passons donc de l'autre côté du terminal où le chaos règne : l'aéroport est en travaux, là des chaises et banquettes encore emballées, des tas de cartons et des corps partout endormis, sur les sièges, allongés à même le sol. Nous tentons de trouver le meilleur spot, nous échouons sur les chaises d'un café, dans un coin, à regarder quelques épisodes de la série « How I met your mother », à côté des américaines gloussent, irrespectueuses de ceux qui sont parvenus à trouver le sommeil… L'heure avance petit à petit, nous commençons à nous endormir, sur une oreille pas plus et enfin, notre vol est annoncé… Hélas, il est 7h presque quand nous décollons, nous verrons bien au Caire ce qu'il en est, en attendons, tâchons de dormir, la journée risque d'être longue.

A la descente de l'avion, au Caire, il est 9h30 peut-être, nous ne savons plus trop, quoi qu'il en soit, nous entendons le dernier appel pour le vol pour Paris… le nôtre donc, Tristan part en courant devant afin de récupérer nos cartes d'embarquement au plus vite et de tenter d'être à l'intérieur et d'arriver comme nous l'avions prévu à l'heure à Paris. Il parvient au bureau des connexions, je le rejoins un peu à la traîne et là, la catastrophe, ils refusent de nous donner les cartes d'embarquement et donc de partir avec cet avion alors qu'il est encore possible d'embarquer. Nous sommes furieux, je suis au bord des larmes… Nous ne comprenons pas pourquoi ils ne nous font pas partir : le vol est-il plein ? Est-ce parce que nos bagages ne suivraient pas ? Mais, nous nous en fichons bien des bagages… Et quand nous voyons que l'avion a finalement décollé avec 40 minutes de retard, nous sommes verts. Allons-nous rater Noël ? D'après ce qu'ils nous proposent au début, oui, partir le lendemain, le 25. Impossible pour nous. Nous patientons, et après un long quart d'heure d'attente, on nous donne des billets pour Budapest, le vol est à 12h et de là, à 18h, un vol Air France pour Paris où nous n'arriverons qu'à 21h. Le temps de récupérer les bagages et d'espérer gagner la Bretagne par quel que moyen que ce soit, le réveillon semble bien compromis mais nous n'avons d'autre choix.

Dans la salle d'embarquement pour Budapest, nous contactons les parents de Tristan et apprenons qu'à Paris, c'est le chaos total : les avions ne décollent pas d'où notre vol initial retardé. Nous devons annuler nos billets de train et nous espérons toujours grandement être en France ce soir. Le vol pour Budapest se passe sans problème, je dors (pour changer, dirait Tristan) et à l'arrivée, nous consultons les écrans pour notre connexion : horreur, le vol Air France pour Paris est annulé… Que faire ? Contrôle de sécurité où ils ont failli me faire une scène parce que j'avais un antivol qui pourrait servir à étrangler quelqu'un, lol, puis, nous récupérons nos sacs, c'est toujours ça, ils n'ont pas été perdus en route et direction le comptoir Air France où une dame fort aimable nous prend en charge. Première option : passer la nuit ici à Budapest, tout est pris en charge et décoller demain s'il y a un avion… Option 2 : prendre un vol, le seul restant étant donné l'heure, est celui qui va à Amsterdam et de là, prendre un vol pour Paris ou Nantes le lendemain matin, le 25. Nous choisissons l'option hollandaise car au cas où il n'y aurait toujours pas d'avion le lendemain, il serait plus facile de rallier en train ou en voiture la France depuis Amsterdam que depuis Budapest, en Hongrie. Allez, hop, on se dépêche, on enregistre une nouvelle fois nos bagages, nous embarquons, il s'agit de notre… allez récapitulons :

  • Nairobi-Le Caire
  • Le Caire-Budapest
  • Budapest-Amsterdam


Troisième vol de la journée, nous n'en pouvons plus certes mais tâchons de prendre les choses du bon côté, ça aurait pu être pire. Nous faisons connaissance avec une famille qui a les moyens dirons-nous, et eux, sont dégoûtés, ce n'est pas la première fois qu'ils ratent le réveillon de Noël à cause de la neige et puis, leur séjour à Budapest ne les a guère charmés donc bon, nous sommes plutôt relax, tellement nazes en même temps que nous en rions. Nous aurons tout fait pour être à la maison pour Noël mais les éléments, la neige ont eu raison de notre bonne volonté. Nous avons le temps d'acheter du chocolat et du champagne avant d'embarquer. Bah oui, mine de rien, c'est Noël et il nous faut bien célébrer ça.

Le vol KLM se passe sans encombre et l'atterrissage en douceur et quand on voit la couche de neige sur les bas-côtés de la piste, on se dit vraiment qu'à Paris, ils ne sont pas doués… A la réception des bagages, Papa m'appelle et oui, ils n'ont pas eu de mes nouvelles quotidiennes. J'avais pris l'habitude d'envoyer un petit texto vers 20h pour dire que tout allait bien… en Tanzanie et garder ainsi l'effet de surprise mais là, pour éviter toute déception, j'avoue être à Amsterdam et avoir échoué dans ma mission pour être à la maison à Noël. Apparemment, il ne comprend pas tout, nous nous rappellerons donc plus tard via Skype depuis l'hôtel. Il est 20h30 ici à Amsterdam et pourtant, toutes les boutiques de l'aéroport H&M etc. sont ouvertes, incroyable, cela vaut bien mieux que Budapest. Nous réservons un hôtel depuis un comptoir dédié à cela et toujours ouvert malgré l'heure, une aubaine ! Nous prenons le train et en 15 minutes nous sommes en plein cœur de la capitale des Pays-Bas, tout est blanc, il fait froid, il y a des vélos partout, nous ne pouvons pas nous tromper. La place est magnifique, les canaux, l'architecture, nous n'avons pas tout perdu (contrairement aux passagers que nous avons laissés faire une queue interminable au comptoir des différentes compagnies), nous ajoutons à notre palmarès une nouvelle capitale européenne. L'hôtel est tout près, une chambre spacieuse avec vue sur la gare enneigée, une douche bien méritée et une conversation vidéo skype avec la famille pour tout expliquer et se souhaiter tout de même un « Joyeux Noël » !



Pas une légende, vraiment !


Il est 22h quand nous décidons d'aller voir un peu ce qui se passe à Amsterdam, nous arpentons quelques rues, nous avons froid cela va sans dire, nous quittons l'Afrique et nous n'avions pas prévu la neige. Une balade jusqu'au sapin de Noël géant et nous partons en quête d'un endroit où dîner… sauf qu'il ne faut pas trop en demander, il est presque 23h et les cuisines sont désormais fermées, ils vont eux aussi aller célébrer Noël en famille. Nous rentrons donc à l'hôtel, bredouilles et nous résignons à dîner de Pringles et de glace Ben & Jerry's, seules victuailles accessibles au self-service de l'hôtel. Trop la classe !

On ne vous a pas menti !


Au petit matin, nous vérifions sur internet notre vol et apparemment, pas de souci, le Amserdam-Nantes décollera, Nantes ne connaissant pas les mêmes déboires enneigés que Paris. Transfert en train et nous nous dirigeons vers le comptoir Air France-KLM, sur les bornes automatiques, on ne nous donne pas nos cartes donc on croise les doigts pour qu'il n'y ait pourtant aucun souci. Une hôtesse vient nous voir en pleine file d'attente, prend nos billets et revient les sésames à la main, yesssss ! On sera au moins en fin de matinée de ce 25 à Nantes ! Décollage à l'heure, petit déjeuner dans l'avion, les plaines des Pays-Bas sont blanches, image de Noël typique. Il est 11h30, nous posons enfin le pied en territoire français. Les bagages sont là, vite un caddie et direction les loueurs de voiture. Avis daigne nous prêter une Fiat Punto moyennant un tarif assez conséquent mais bon, les trains ne partant pas avant 14h de Nantes pour Morlaix, nous n'en pouvons plus d'attendre et nous filons enfin sur les routes peu encombrées en ce jour férié. Il est 15h quand nous touchons au but : les maisons familiales respectives ! Des bisous, la joie de se retrouver et nous pouvons enfin célébrer Noël à la française ! Ouf !
Aéroport d'Amsterdam enneigé au matin du 25

Et malgré tout, on a décollé et c'est tout blanc !

1 commentaire:

  1. Priscilla retranscrit a dit…

    A Malise le gusta esto..
    22 février 2011 18:34

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