Après un petit dîner à la terrasse d'un des troquets de l'avenue principale de Mto Wa Mbu, direction la pension et un lit taille XXL où nous nous vautrons allègrement.
Suite à cette bonne nuit de sommeil, petit déjeuner lait ou café avec des chapatis (« tchapati ») et des bananes, production locale avant de retrouver Sunny qui nous attend avec nos deux compagnons de la journée : des vtt. Et oui, pour profiter au max de ce tour, nous avons préféré l'option à vélo pour en voir le plus possible. Il est donc 9 heures quand nous filons hors du village à travers les plantations : tournesols, plats de pommes de terre, manguiers et rizières défilent de chaque côté du petit chemin et en fond, toujours, les escarpements de la vallée du Rift. Il fait beau, nous croisons pleins de locaux, eux aussi à vélos bien souvent, c'est le moyen de locomotion du coin et on est ravis de faire comme eux. Après une bonne demi-heure de vélo, nous touchons au but de ce premier tour, une bananeraie ou plantation de bananiers. Là, de nombreux jeunes, pieds nus, mais aussi des plus vieux s'attellent à aller chercher les régimes à un point pour les transporter vers un autre sur leurs épaules. Le salaire étant versé en fonction du nombre de régimes transportés, une fois déposé leur chargement, ils parcourent le chemin en sens inverse à vive allure. Tandis que nous, nous flânons et écoutons Sunny qui nous raconte comment poussent les bananiers et les bananes, ils nous dépassent ainsi plusieurs fois : leur manège est étourdissant. Nous apprenons donc que le régime de bananes produit une fleur mauve, en bas et que les bananes opèreront à un moment un changement de direction pour mieux recevoir les rayons du soleil. Ici, la plantation est proche d'un étang où poussent de nombreux papyrus mais aussi, où viennent s'abreuver et se baigner des hippopotames. Ces derniers ne sont pas toujours appréciés car ils passent dans les plantations et détruisent les arbres, pour éviter cela, certains jeunes restent dormir dans des cabanes de fortune où leur couche est surélevée et d'où ils peuvent effrayer et mettre en fuite les hippos.
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Surveillant de rizière, ou épouvantail à hippos |
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Bananeraie |
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Porteur de régimes de bananes, pas les plus rapides dans les plantations mais ils vont plus loin |
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Tronc de bananier coupé |
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Cabanes dans les plantations |
Après cela, nous repartons sur nos fiers destriers, nous traversons quelques villages jusqu'à arriver sur les rives du lac Manyara, après quasi une heure de vélo et sous la chaleur, je suis quelque peu fatiguée mais le spectacle en vaut la chandelle. Entrer de nulle part sur cette vaste plaine où paissent à gauche les troupeaux de vaches gradés par de jeunes pasteurs masaïs ; en face, on entrevoit au loin l'eau du lac et en arrière-plan encore, la vallée du Rift. Nous roulons et au fur et à mesure croisons les premiers gnous, ces animaux étranges plutôt moches qui effectuent la plus grande migration animale chaque année. Nous progressons sur un terrain très petitement bosselé ce qui a le mérite de nous faire mal où vous imaginez, nous tentons d'approcher les flamants mais le terrain devient trop humide et glissant et nous risquerions d'y laisser nos chaussures, nous renonçons donc et prenons la direction de l'hippo pool, le bassin aux hippopotames, faisons en chemin coucou aux zèbres et là, notre guide nous fait observer dans les herbes hautes, cachés, des buffles… L'animal n'étant pas réputé pour son caractère paisible, nous nous éloignons de l'hippo pool et allons à la rencontre des singes.
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Au milieu des plaines du Manyara |
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Cimétière de bateaux |
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Gnous |
Enfin, pour terminer ce tour culturel en beauté : nous avons vu la flore, les cultures, la faune, il nous reste à voir comment vit la population. Nous retraversons quelques villages pour gagner d'abord, l'atelier d'artistes originaires du Mozambique, un pays voisin au sud, spécialistes de l'artisanat Makondé, bien souvent de la sculpture sur bois. Nous profitons de l'occasion pour faire quelques emplettes souvenirs : des couverts à salades pour moi et une suite de cinq singes qui se suspendent l'un à l'autre par la queue pour Tristan. Ensuite, nous allons découvrir la transformation du fruit le plus cultivé ici : la banane. En effet, dans les maisons, on en fait… de la bière. Elle sert un peu de calumet de la paix pour régler les conflits mais c'est aussi la boisson utilisée lors des fêtes et autres célébrations (mariages, baptêmes). On nous montre les différents éléments utilisés pour sa fabrication puis le processus en lui-même, celui de la fermentation, rien que les amateurs ne connaissent pas. Et, passage obligatoire, la dégustation. Bon, pour ceux qui me connaissent, la bière et moi, on n'est pas trop pote dès le départ mais même à la banane, j'ai goûté certes mais ai tendu rapido mon verre à mon voisin. Enfin, un dernier stop s'imposait, celui dans un autre atelier d'artistes, mais il s'agit cette fois, de peintres. Il est vrai qu'on avait vu qu'ils étaient nombreux sur les routes empruntées par touristes mais aussi au marché masaï. Rappelez-vous aussi à Stone Town au mois de septembre, je vous faisais découvrir comment ils procédaient et bien voilà, maintenant, il serait temps d'en acheter une. Les œuvres sont de fait très jolies et certaines se détachent du lot par leurs motifs ou leurs couleurs : le Kilimandjaro, un village masaï, un baobab, des guerriers, etc. Sachant que j'avais craqué à Zanzibar justement et que j'en avais donc déjà une, d'une piètre qualité tout de même, c'est Tristan qui craque là et il a bien eu raison, la toile est très belle… Reste à négocier et à la rapporter saine et sauve en France et une fois en France, il faudrait… l'encadrer, non, histoire de bien en profiter ;-)
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Ingrédients pour la bière à la banane |
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Voilà à quoi ça ressemble à la fin |
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Et avant, voilà, miam |
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ça fermente |
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Atelier d'artistes |
Le tour s'achève, nous remercions Sunny et nous apprêtons à regagner Arusha en dala-dala, nettement moins confortable que le bus à l'aller vu comment les rabatteurs veulent nous entasser à l'intérieur. Nous refusons de monter dans le premier, on a le temps nous, on veut être bien et on aimerait bien qu'on arrête de vouloir nous arnaquer… 12 000 tsh pour 2, ça va pas, non ? On a payé 7 000 y'a trois jours… Ils disent ok, nous on pense avoir bien géré le truc et en voyant les autres usagers « locaux » payer, on voit bien qu'on s'est tout de même fait avoir…
Deux heures de dala brinquebalant, et nous revoilà aux portes d'Arusha la poussiéreuse, la moche. On rentre aigris et énervés qu'on veuille toujours nous arnaquer : à la sortie de la gare routière, je veux prendre un taxi plutôt qu'un dala pour rentrer à l'AF, histoire d'être en sécurité et les rabatteurs de nous proposer la course à 15 000 tsh quand on l'a payée 4 000 le dimanche passé, je vous jure, les Tanzaniens et les mzungus (c'est-à-dire les blancs en swahili), ne risquent pas de faire bon ménage quand ça se passe toujours comme ça. On se met donc en marche pour chercher un taxi plus loin, moins cher, ce qu'on parvient à faire après s'être énervés mutuellement… Bah oui, faut dire, on est tellement tristes de quitter la campagne, la nature, les animaux mais bon, on se rassure quand on sait que dans 5 jours nous repartons et cette fois, ce sera la vraie vie animale : un SAFARI !
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Pouss-pouss et dalas-dalas |
Transcription Facebook a dit…
RépondreSupprimerA Malise le gusta esto..
22 février 2011 18:36