Pour ceux qui n'auraient pas suivi...

En tant qu'apprentie prof de fle (Français Langue Etrangère, pour les nouveaux venus), je vis au fil d'expériences et autres stages à l'étranger. Après quelques temps passés en Amérique du sud (Chili et Bolivie, voir http://prisciinsantiago.blogspot.com/ et http://priscienbolivie.blogspot.com/), je pars vers une nouvelle aventure et ce, pour quatre mois... en Tanzanie. Et oui, c'est comme le Port Salut, c'est écrit au-dessus, cf. adresse du blog.

dimanche 3 octobre 2010

Quand j'étais sur la route toute la sainte journée...

Levés de bonne heure, un petit déjeuner sur le pouce, nous balançons les sacs dans le coffre du taxi qui nous attendait depuis un bon moment dans le salon, devant la télé. Nous voilà donc en route pour l'aventure du grand nord tanzanien...

Nous échangeons quelques mots avec le chauffeur et nous faisons la boulette de lui dire que nous n'avons pas encore nos billets de bus pour Arusha. Autant dire que c'est se jeter dans la gueule du loup en arrivant au terminal car bien entendu, au terminal, ça se bouscule et surtout les rabatteurs. Notre chauffeur prend donc la décision de nous d'entrer sur un parking et de nous déposer sur le seuil de la porte d'une agence "amie" à lui. Les rabatteurs nous ouvrent la porte, nous prennent nos sacs et là, c'est l'embuscade parce que "comment qu'on fait pour se défaire d'un rabatteur ? de trois rabatteurs ? de cinq ?" On insiste pour voir le bus de la compagnie avant d'acheter et là, deuxième boulette parce qu'ils nous font rentrer sur le parc où se trouvent tous les bus et quand on ne connaît pas, bah on suit et donc, ils nous emmènent où ils veulent et nous font voir ce qu'ils ont envie de nous montrer, de nous dire et donc ce qui les arrange eux pour leur business.

Parce que nous, la veille, à l'hôtel, on s'était renseigné sur les compagnies fiables et les prix demandés. On nous a parlé de Dar Express, de Metro Coach et là, une fois lç-bas, incapables de les trouver donc on demande... "Ah non, ils sont déjà pleins", "Il est déjà parti" qu'on nous répond... Le bordel, vraiment l'impression d'être pris au piège, on ne parvient pas à s'en défaire de ses f*** rabatteurs. On voit un bus, deux bus, on monte pour vérifier et puis lassés, usés, vaincus par leur manège, on commence à s'énerver et eux de nous dire "take it easy, hakuna matata, no problem", grrrr. On finit par se laisser convaincre et on embarque dans le bus Kilanga, sous-titré Luxury... Nous payons 25 000 shillings tanzaniens chacun (soit 12,5 euros) pour un voyage de normalement 8-9h sans arrêt et pour un départ imminent. Il faut dire, on s'est levé de bonne heure, on aimerait bien ne pas rester poireauter ici... c'était sans compter sur notre grande, oh trop grande naïveté. On nous annonce un départ pour 8h30, génial, les sacs sont en soute, on demande à s'installer du meilleur côté pour les paysages dont le grand Kilimandjaro que nous devrions découvrir sur notre droite...

Installés, nous sommes quelque peu soulagés et observons le bal des vendeurs ambulants qui ou bien montent dans le bus (des montres notamment qui attirent l'oeil de notre voisine de gauche; faut dire qu'elles briiiiillent tellement) ou bien vous tendent et proposent par la fenêtre eau, sodas et autres cochonneries à manger. L'heure avance au gré des va-et-vient dans le bus... jusqu'à ce que 8h30 passe, 9h passe et nous sommes toujours là, sur le parking. Le confort de notre bus "luxury" reste sommaire, l'impression de s'être encore fait avoir grandit surtout quand on voit passer non pas un mais deux bus Dar Express à moitié vide... grrr ! Où étaient-ils donc garés ???!!!

Deux jeunes filles s'installent encore, le bus semble se remplir jusqu'à ce qu'elles nous disent que nous sommes à leurs places... Il n'en faut pas plus pour que Tristan se lève et file s'expliquer avec les gars du bus, on descend, on veut récupérer nos sacs et notre argent et prendre Dar Express ! ça suffit maintenant il est bientôt 9h30 et on n'est toujours pas parti ! La négociation se passe à l'extérieur, je suis restée à l'intérieur avec nos affaires précieuses, faudrait pas qu'en plus on se fasse voler ou que le bus file avec nos affaires mais sans nous ! La conversation a l'air agité déhors, Tristan se fait plus ou moins encerclé, il n'a pas le pouvoir ici, on n'est que des "mzungus", on ne comprend pas toujours comment ça se passe mais autant dire qu'une fois que vous avez payé, c'est quasi impossible de récupérer votre argent ! Ils nous proposaient de rendre 40 000 sur les 50 000 payés : 10 000 pour avoir poireauter une heure dans un bus, ça va bien, hein ! Apparemment, un gars de Dar Express est même venu, lui ça l'aurait bien arrangé qu'on monte dans son bus, mais il s'est fait jeter comme un malpropre par les autres, je vous jure... Je finis par récupérer Tristan, il remonte dans le bus, nous retournons à nos places et vingt minutes après nous partons enfin... Enfin, nous démarrons et effectuons une manoeuvre sur le parking parce qu'au final on ne sortira du terminal qu'à 10h ! Il faut alors quitter Dar et faire 477 km pour atteindre notre terminus Arusha.

Nous tentons de nous calmer et de prendre avec philosophie le fait qu'on se joue un peu trop régulièrement de nous parce qu'on est blanc, qu'on est touriste et donc pas d'ici : on est les pigeons rêvés ! Sur la route, le bus n'en finit pas de s'arrêter, des gens montent, peu descendent donc dans un bus plein, cela donne que les gens sont debout dans l'allée... Pour un voyage d'au moins huit heures, c'est moyen comme prestation, surtout qu'apparemment certains auraient réservés, bref au bout d'une heure, les esprits s'échauffent et grosse engueulade en swahili dans le bus. Ils s'en prennent au chauffeur qui stoppe le bus sur le bas-côté, certains crient plus fort que d'autres, des mamas veulent s'en mêler bref, on ne sait plus où se mettre parce que nous, on est un peu intrus, on ne regarde pas trop histoire de ne pas se faire remarquer mais je vous garantis qu'on n'en mène pas large... Vivement que la tempête passe. C'est le cas après 15 bonnes minutes de gueulante, ils semblent se calmer.


Vous voyez que déjà notre voyage de transit était bien loin d'un voyage d'agrément et encore, l'histoire n'est pas finie. Imaginez qu'on est encore bien loin d'Arusha, il n'est que midi et nous sommes quelque part entre Chalinze et Segera... 13h30 la route file droite à travers les steppes et là, près d'un poste de police, nous nous arrêtons. Qu'est-ce qu'il se passe ? On s'arrête pour acheter à manger ? Non, non, le chauffeur et un autre gars de la compagnie descendent et passent sous le bus... ça ne sent pas bon, cette histoire... et effectivement, là, au milieu de rien, c'est la panne ! On prend toujours ça avec philosophie, ce sont les rois de la débrouille ici, non ? ça va être réparé en deux temps, trois mouvements avec de la ficelle et un chewing-gum tel MacGyver, hein ? Et bien, non... Au bout d'une heure, tous les hommes étaient descendus et s'étaient enquis du problème mais rien à faire si ce n'est, descendre et patienter pour un nouveau bus qu'ils envoient de Dar Es Salam, allez hop, on recommence !!!! Tout le bus est exaspéré, le personnel de la compagnie fait grise mine et bande à part de l'autre côté de la route tandis que les clients décident de se servir dans la caisse à boissons : tournée générale, c'est Kilanga qui régale ! Bah oui, faut pas déconner non plus !


A partir de là, commence l'attente... Pendant 3 heures. C'est sûr que ça nous a permis de discuter avec les gens, ils étaient amusés de nous voir traverser la même galère qu'eux ! Jai même surpris un ou deux masaïs présents tendre l'oreille pour écouter nos déboires ! En parlant de déboire et surtout de boire, un monsieur ravi de pouvoir discuter avec Tristan et de l'inviter au nom de l'hospitalité tanzanienne à goûter la fraîcheur d'une noix de coco coupée par un marchand qui passait par là, a malencontreusement provoqué le calvaire de mon camarade car, si à ce moment, il était tout content, tout fier et qu'il me fait également goûté le breuvage (que je goûte mais c'est tout car à mon avis, ce n'était pas bon), dès le lendemain, ça sera la catastrophe... Il en a été malade pendant 5 jours dont 3 jours d'ascension pour le Méru ! Enfin, on n'y est pas encore, je reprends le fil de la panne.


Vers 17h, le bus de secours arrive finalement mais nous sommes encore loin de la ligne d'arrivée. Pour vous dire, nous sommes arrivés à Moshi à minuit et demie, il nous restait encore plus de 70km à tirer pour Arusha ! Ras-le-bol on vous dit ! Donc, en plus, on n'a pas pu voir le Kili vu qu'il faisait nuit et là, en pleine nuit, on nous informe qu'il faut attrapper nos sacs en vitesse parce qu'on change de bus ! Alalalalla ! Tristan enviage la possibilité de passer la nuit à Moshi, ce que je refuse, parce que m..., je veux en finir moi ce soir, de cette journée ! On parvient à changer de bus et à trouver des places assises, les derniers kilomètres peuvent glisser sous nos pneus enfin, glisser, ç'aurait été trop beau, trop calme, trop paisible... La route entre Moshi et Arusha est parsemée de dos d'ânes à cause des chauffards donc, quand vous êtes pile au niveau des pneus arrière, c'est la cata !

Ah... enfin, Arusha, on descend donc de nuit, au milieu d'un terminal, d'une ville qu'on ne connaît pas et pour aller où ? et bien, au petit bonheur la chance, on prend le taxi et on tente de frapper à la porte du Arusha backpackers hotel, en priant pour qu'ils ouvrent et qu'ils aient de la place parce qu'on en peut plus ! Il est bientôt deux heures du matin !!! On est parti la veille à 7h du mat', vivement le lit !!! Nous nous précipitons hors du bus, nos camarades de voyage avec qui on a sympathisés (Sabour et deus autres filles) prennent mon numéro de téléphone pour nous appeler le lendemain et s'assurer que tout est ok. L'une des deux demoiselles s'assure auprès du chauffeur qu'il ne nous roulera pas, on balance une nouvelle fois les sacs dans le coffre et direction l'hôtel... le suspense est terrible jusqu'à ce qu'on nous ouvre et qu'on nous dise qu'il n'y pas de souci, yessssssssssssssssssss!

 Il est deux heures, un lit propre, une chambre simple et un pipiroom, c'est tout ce qui compte, pas de temps à perdre, Morphée peut débarquer et nous prendre dans ses bras parce que la journée fut longue, trèèèèèès longue !

PS : crédits photos Tristan

1 commentaire:

  1. Transcription Facebook a dit…

    A Muriel, Chris Rn y Tristan les gusta esto..
    22 février 2011 18:49

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